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Al Qaida revendique: le rapt d'un Français au Niger

par Yazid Alilat

Le kidnapping d'un ressortissant français dans le nord du Niger, à la mi-avril dernier, par des terroristes a été revendiqué, jeudi, par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Aqmi a revendiqué cet enlèvement dans un site islamique. Jusqu'ici, aucune information n'a été donnée par les ravisseurs de l'otage français, âgé de 70 ans environ. Le ressortissant français, Michel Germaneau, a été enlevé dans le nord du Niger par un groupe d'Aqmi, ainsi que son chauffeur algérien. Mais, celui-ci a été libéré une semaine environ après son rapt. Dans son communiqué, le groupe de terroristes qui s'est revendiqué de l'appartenance à Al Qaida au Maghreb islamique, a demandé à «la France et à ses alliés, dans la région, la libération de ses détenus», en contrepartie de celle du ressortissant français. Redevenues très fortes dans cette région en faisant du kidnapping de ressortissants européens un «bizness» lucratif, les entités terroristes ou criminelles qui sévissent dans cette large bande sahélo-saharienne, veulent ainsi rééditer l'épisode de la libération de neuf de leurs sbires par les autorités maliennes, en échange de la libération d'un otage français qui serait en fait un agent du contre espionnage français.

 Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, questionné sur les exigences des ravisseurs de Germaneau, s'est borné à déclarer que la «mobilisation de la France restait totale afin de parvenir à sa libération». «Je vous rappelle que cette affaire doit être traitée avec discrétion, dans un souci d'efficacité de notre action et de sécurité de notre compatriote», a encore ajouté à l'adresse des journalistes Valero.

 Les ravisseurs du ressortissant français se seraient retirés vers le 29 avril dans une zone difficile, au nord du Mali, proche de la frontière algéro-malienne. C'est de là qu'ils ont diffusé leur communiqué revendiquant l'enlèvement de Germaneau et, surtout, la libération de terroristes jugés et emprisonnés. Juste après son enlèvement avec son chauffeur algérien, Bernard Valero avait annoncé que «nous sommes pleinement mobilisés, tant à Paris que sur le terrain, pour obtenir la libération de notre compatriote». «En raison de l'aggravation du risque d'enlèvements et de la menace terroriste dans certaines régions du Sahel, il est plus que jamais recommandé aux Français résidents et de passage de respecter strictement les consignes de prudence et de vigilance, notamment pour les déplacements dans certaines régions du Mali, du Niger et de la Mauritanie», a-t-il ajouté, avant de préciser que «l'enlèvement s'est produit dans une zone dite rouge pour laquelle existait une recommandation formelle de ne pas s'y rendre, émanant du Quai d'Orsay». Les auteurs de cet enlèvement ont déjà libéré le 16 avril dernier dans cette zone un couple d'Italiens qu'ils séquestraient depuis quatre mois. Mais, ils détiennent toujours deux otages espagnols, enlevés fin novembre en Mauritanie.