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Après la crise encore la crise
par Kharroubi Habib
 L'effondrement du système financier international conséquemment
à la crise dite des «subprimes» partie des Etats-Unis a obligé les
gouvernements dont les banques nationales ont été menacées de faillite à voler
à leur secours en leur octroyant d'énormes sommes d'argent prélevées des fonds
publics. En contrepartie de ce sauvetage dont les populations de leurs pays
respectifs ont dû supporter la charge au prix de sacrifices sociaux, ces
gouvernements se sont engagés à réformer le système financier international
dans le sens soi- disant de l'empêcher de retomber dans les manœuvres spéculatives
qui ont été à l'origine de la crise des «subprimes». C'est ce qu'est censé
avoir fait le G20 qui a promis, juré être parvenu à mettre les garde-fous
contre un retour à la folie spéculative qui a mis en péril le système financier
international et l'économie mondiale. Le remède et les réformes que ce G20 a
appliqués en l'occurrence n'ont été d'aucun effet. Car aussitôt sauvés par les
interventions étatiques massives et renouant avec la production de bénéfices,
les banques et les marchés financiers sont revenus aux mêmes détestables et
inadmissibles pratiques de l'avant crise des «subprimes». Notamment la
distribution de dividendes et autres primes éhontés par leurs chiffres aux
dirigeants cadres et actionnaires et surtout la reprise de leurs manœuvres spéculatives.
Ces dernières sont à l'origine de la crise grecque qui est en train de faire
trembler la «zone euro», le gouvernement grecque qui a menti sur la santé
financière de son pays est certes responsable de la débâcle dont laquelle est
la Grèce et son Etat. Mais ce sont les opérations spéculatives auxquelles les
milieux financiers se prêtent sur la dette publique grecque qui ont précipité
la chute aux enfers pour cette Grèce laquelle menace par contagion d'autres
Etats européens et par le même effet l'ensemble du système financier
international. Tout se passe comme si les milieux financiers et banquiers que
les Etats ont sauvés de l'effondrement au prix d'un accroissement exponentiel
de leurs dettes publiques, s'acharnent à leur faire payer les velléités
réformistes qu'ils ont voulu leur imposer. Dans le cas de la crise des
«subprimes» les hommes politiques au pouvoir se sont exonérés de responsabilité
en se défendant de ne pas l'avoir vu venir mais en promettant des réformes du
système financier international qui excluraient sa récidive. Dans celui de la
«crise grecque» ils sont coupables sans excuse de l'avoir vu venir et de ne pas
avoir su ou voulu dissuader les marchés financiers d'entamer leurs manœuvres
spéculatives. Ce qui pose la question de savoir si les dirigeants politiques
sont réellement indépendants de ces marchés financiers. Une indépendance à
laquelle ne croient plus les populations de leurs pays respectifs. Ce qui
augure de ce fait que pour se défendre de cette coalition du politique et de la
finance qui les plonge dans la misère et la précarité, ces populations vont
recourir à la lutte sociale et politique de la façon la plus radicale qui soit
et peu importe la couleur et le courant du pouvoir politique en place. Surtout
que pour endiguer les retombées de cette crise grecque les gouvernants dont les
Etats sont concernés ne leur proposent qu'austérité drastique et sacrifices
injustes au regard du fait qu'elles ne sont nullement responsables de la
situation ainsi créée.
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