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« Si l'administration ne bouge pas pour désamorcer ce conflit et se met à
composer avec les représentants légaux des travailleurs, nous allons débrayer
dès la semaine prochaine?», a averti, hier, M. Boulaïd Mehazem, secrétaire
général de la section syndicale de la Société des eaux de Constantine (SEACO).
Pas moins de 900 travailleurs de toutes les directions, selon le décompte établi par le syndicaliste «en présence d'un huissier de justice», sur les 1300 que compte l'entreprise, «le reste étant astreint au service minimum», ont tenu, hier, une assemblée générale «consciente et responsable» dans l'enceinte de la direction générale sise à la zone industrielle le Palma. A l'ordre du jour, l'installation d'une commission des œuvres sociales qui sera supervisée par la nouvelle section syndicale élue il y a de cela 3 mois, et qui se trouve «en conflit ouvert» avec ce qu'on appelle les «dissidents de la section parallèle, imposée par la fédération de l'hydraulique», et que tous les travailleurs disent «rejeter fermement et ne pas reconnaître, puisqu'elle est illégale». Le même constat est établi par M.A.Mahdi, le secrétaire général du bureau UGTA de la wilaya de Constantine de la centrale syndicale, qui est venu «apporter son ferme soutien aux légalistes» en compagnie du chargé de l'organique au niveau de la Maison des syndicats. L'assistance a fustigé «cette scission qui ne répond ni aux mécanismes en vigueur au sein de notre organisation syndicale ni à notre propre vœu de voir les diverses conventions avec l'employeur en attente d'émargement aboutir, ajoute-t-on. «Le temps presse et cette guéguerre ne sied guère à nos préoccupations d'ordre socioprofessionnel», ont déclaré à l'unanimité les présents. Tout le monde a «dénié le droit aux parachutés que sont les membres de la section syndicale parallèle, le droit de parler au nom de ces centaines d'employés qui attendent toujours de bénéficier de leurs droits en rapport avec les œuvres sociales, primes de mariage et de naissance, avances financières inhérentes aux décès et autres prêts d'argent», a-t-il été clamé haut et fort par plusieurs intervenants. Autre point abordé, ce qui est qualifié de«transferts pirates et hors réglementation» des employés communaux vers le groupement mixte algéro-francais chargé de l'AEP et de l'assainissement créé le 4 octobre 2008 et qui occupaient le poste de «distributeur d'eau» au niveau des réservoirs. Egalement évoqué le cas de cette «exploitation éhontée des travailleurs qui triment tels des galériens sans la moindre décision administrative qui viendrait à les protéger dans le cas de la résurgence d'un imprévu sur leur lieu de travail». Ou encore ces «124 agents de sécurité qui sont en attente de régularisation», ainsi que «l'absence de sécurité chronique pour les agents qui assurent les différents quarts au niveau de la 1ère station de traitement de Oued Athmania, le cœur et le poumon de Constantine» et «cette déliquescence notoire doublée d'une situation catastrophique dans laquelle se complaît notre entreprise.» Dans cette optique, divers intervenants ont martelé «qu'ils veulent le départ des Français le plus vite possible», parlant de la Marseillaise des Eaux. Signalons, à la fin, que tous nos interlocuteurs «ont préféré ne faire aucun commentaire» à propos, notamment, de l'arrivée, mercredi dernier, d'une commission d'enquête ministérielle et dont les travailleurs disent «avoir eu connaissance à travers la presse. S'il y a un endroit que cette commission devrait visiter, c'est bien la direction de l'exploitation et des travaux où la situation est préoccupante, chose que nous aurions évoquée au cours de cette visite si elle avait eu lieu». |
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