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Recherché pour le viol de deux Algériennes: L'ex-chef de la CIA à Alger arrêté

par Amine L.

L'ancien chef de la CIA (Central Intelligence Agency) en Algérie, Andrew Warren Marvin a été arrêté, lundi soir, par la police américaine dans un hôtel à Norfolk, une ville de l'Etat de Virginie aux Etats-Unis et remis à des agents fédéraux.

C'est la presse américaine qui a rapporté, hier, cette information. L'ex agent, 42 ans, était recherché pour avoir drogué et violé deux ressortissantes algériennes dans sa résidence, à l'ambassade des Etats-Unis, à Alger. Il a été renvoyé en septembre 2009 dans son pays après un témoignage «sous serment» des deux victimes qui l'avaient dénoncé auprès de l'ambassade américaine à Alger. Un porte-parole du département d'Etat avait déclaré que M. Warren était «rentré à Washington» et que le gouvernement américain examinait la situation. «La découverte d'une douzaine de cassettes vidéo compromettantes a encouragé le ministère de la Justice américain à approfondir son enquête qui sera également menée au moins dans un autre pays arabe où l'agent avait été en poste», avait rapporté, de son côté, la chaîne de télévision ABC News. Pour sa part, la chaîne CNN, avait aussi évoqué des «comprimés» qui avaient été découverts au domicile, à Alger, de l'ex agent de la CIA, confortant ainsi le témoignage des victimes.

L'ancien chef de la CIA en Algérie a été inculpé début juillet 2009.

 Le 25 mars dernier, «Le Washington Post», rapportait que Warren sera traduit en justice, en juin prochain. Il sera déféré devant les juges pour des viols perpétrés en septembre 2007 et le 17 février 2008, dans la résidence que le gouvernement américain louait pour lui, à Alger. En juin 2008, une Algérienne, détentrice d'un passeport allemand, se présente devant le chef du détachement des Marines à l'ambassade US pour se plaindre d'avoir été violée par l'officier Andrew Warren. Les faits sont transmis à Washington, qui ordonne l'ouverture d'une enquête préliminaire. Le 25 septembre 2008, la victime est auditionnée. L'affaire est ébruitée par CNN. La seconde victime est une Algérienne résidant en Espagne. Le 15 septembre 2008, elle s'est confiée au chef de mission de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Au cours de cet entretien, elle a affirmé avoir a eu des rapports sexuels forcés avec le même Warren, le 17 février 2008. Une enquête est aussitôt ordonnée. Invitée dans la résidence de Warren à Alger, elle s'est vue offrir à boire après avoir été prise en photo avec le téléphone portable de Warren. Ce dernier a été rappelé à Washington fin 2008 avant d'être suspendu par la CIA, en mars 2009 et devait répondre aux enquêteurs du Diplomatic Security Service dépendant du Département d'Etat US. Une déclaration avait été déposée, en octobre 2008, dans une cour fédérale par des enquêteurs des services de sécurité du Département d'Etat.

 De son côté, l'agent secret Warren a soutenu que les présumées victimes étaient consentantes. Une fouille effectuée à la résidence algéroise de Warren a permis de mettre la main sur des psychotropes. Lors de l'interrogatoire que lui ont fait subir des enquêteurs du département d'Etat à Washington, l'agent de la CIA, a remis aux autorités son téléphone cellulaire, sa caméra numérique et son ordinateur portable où ont été découvertes des photos pornographiques de mineurs.

Mais qui est Andrew Warren Marvin ?

 Recruté par la CIA, il la quittera quelque temps plus tard pour travailler dans le secteur de la finance à New York. Au lendemain des attaques du 11 septembre, il décide de regagner la Centrale. D'abord en Afghanistan, puis affecté, entre 2005 et 2007, à l'ambassade US au Caire. Andrew Warren occupait aussi le poste de chef d'antenne de la CIA dans certains pays du Golfe, avant de rejoindre Alger. La justice égyptienne avait ouvert une enquête sur d'éventuelles affaires de mœurs impliquant cet agent de la CIA. L'une des deux femmes qui ont saisi l'ambassade américaine à Alger pour dénoncer le viol, a connu Warren en Egypte, son mari étant le correspondant d'une agence de presse espagnole au Caire. Une chose est sûre: les faits qui lui sont reprochés en Algérie sont passibles de la prison à vie. La date précise du procès sera prochainement annoncée.