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« Les pharmaciens possédant des stocks de médicaments périmés doivent
prendre leur mal en patience en attendant la mise en place des deux centres
spécialisés pour l'incinération des déchets toxiques, investissements privés
qui sont encore à l'état de projets. Ces deux centres sont prévus, l'un dans la
zone industrielle de Didouche Mourad, l'autre à Benbadis (El-Haria) ». Ce
sont-là les propos du représentant de la direction de wilaya de
l'Environnement, à l'ouverture de la 7e journée pharmaceutique d'information et
de formation continue organisée, hier, au complexe El-Mizania de Constantine
par le bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo)
sous le thème «le pharmacien et l'environnement ». L'événement a réuni des
pharmaciens de Constantine (qui compte 300 officines), les chefs des bureaux
Snapo des 7 wilayas de l'Est, ainsi que les représentants de la direction de
l'Environnement et ceux de l' Association locale de protection de la nature et
de l'environnement, APNE.
M. Khebaza, ingénieur de l'environnement à la direction de wilaya, a rappelé les dispositions de la loi 19-01 de 2007 qui interdit formellement de brûler ces médicaments toxiques dans les décharges publiques, en indiquant les procédures de stockage à suivre par leurs détenteurs et de destruction dans des incinérateurs agréés. Ce responsable a rappelé qu'il existe un incinérateur agréé à El-Harrach vers où les pharmaciens de la région pourraient s'orienter pour procéder à l'incinération des stocks de médicaments périmés qu'ils détiennent. Mais les pharmaciens ont estimé que cette solution ne les arrange nullement compte tenu des problèmes de transport et des dépenses qu'elle entraîne. Ce sujet, qui pose un problème crucial touchant à l'environnement et qui ne trouve pas de solution depuis l'instauration de cette loi, devrait être, selon eux, appréhendé localement et sous l'angle de l'urgence car le problème du stockage à l'intérieur des officines des médicaments périmés devient insupportable. «80 % des pharmaciens d'officines sont confrontés à ce problème. Ils comptabilisent, aujourd'hui, des quantités énormes de médicaments périmés et n'ont plus d'espace pour les stocker. Et avec le temps, ces médicaments deviennent toxiques et dangereux pour la santé des employés de l'officine», a affirmé M. Kahlouche, pharmacien à Constantine qui s'est montré sceptique quant à l'annonce de l'ouverture prochaine d'une station d'incinération par un opérateur privé dans la zone industrielle de Didouche Mourad car, a-t-il rétorqué, «depuis quatre ans qu'on nous promet ces incinérateurs, on ne voit rien venir ». Invités à cette journée, les promoteurs de cet investissement d'un coût estimé à 17 milliards de centimes environ, ont assuré que la réalisation de celui-ci a atteint, aujourd'hui, un taux d'avancement de 70%. Ils prévoient que l'incinérateur qui aura une capacité d'incinération allant de 170 à 200 kilos de médicaments et fonctionnera H24, sera fonctionnel d'ici la fin de l'année en cours et pourra répondre, dans un premier temps, aux besoins des pharmaciens de la wilaya tout en n'excluant pas la possibilité de son extension future pour toute la région Est. En plus de ce sujet important qui a focalisé les débats, les participants ont pu assister à deux communications sur des sujets scientifiques. Présenté par le professeur Bourdin Olivier, maître de stage à Paris, le premier sujet a traité des interactions médicamenteuses et le second, axé sur la prise en charge de la douleur en officine, a été traité par le Dr. Derouiche du département de Pharmacie de l'université de Constantine. |
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