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Prix de la création et de l'inventivité Pour une place en Suisse

par Nasser Foura

Ils sont venus d'Alger, Oran, Constantine, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Batna, Sétif, Tiaret, Oum El-Bouaghi, Batna et d'ailleurs, et veulent tous «décrocher le premier prix de la création et de l'inventivité», c'est-à-dire «la meilleure invention en matière de robotique». Et ce dans le but d'aller proposer «le fruit de leur recherche approfondie» à Rapperswill, Suisse, du 26 au 30 mai prochain dans le cadre du concours «Eurobot» 2010.

 Initiée par M. Boualem Kazed, professeur au département de génie mécanique de l'université de Blida, cette sixième rencontre scientifique et technique est supervisée, ici pour la première fois à Constantine, par le Laboratoire des applications de la technique avancée, LATA, dirigé par M. Abdelouahab Zâatri.

 «Notre jury de sélection est à pied d'œuvre pour trois jours consécutifs à partir d'aujourd'hui 24 avril. Ses membres devront noter les différents participants avec rigueur et doigté, parce que les sélectionnés, trois équipes qui peuvent être composées de 1 à 4 membres, iront concourir dans la confédération helvétique, expliquent les deux concepteurs de la manifestation. Le thème retenu pour cette dernière est l'agroalimentaire et s'intitule «Nourrir le monde». C'est pour cela que nous avons tâché de créer des prototypes miniaturisés qui pourraient avoir un champ d'application réel dans ce secteur économique stratégique», expliquent Mohamed-Lamine Meraïne, Samir Nemri et Aït-Sâadi Nadir, de jeunes étudiants en aéronautique, informatique et sciences de la technologie en provenance de Blida, Koléa et Tipaza. Ces derniers, regroupés dans l'association «ASIE», propre à l'institut d'électronique de l'université de Blida, ajoutent : «Nous tenterons d'être aussi performants que possible dans le domaine des bras de montage qui sont des éléments essentiels dans une unité de manufacture spécialisée dans l'industrie agroalimentaire. En Algérie, il n'existe pas encore de société qui active dans ce créneau, qui peut s'avérer extrêmement porteur pour l'emploi des jeunes que nous sommes et qui ne désirent qu'une chose, l'exploiter à fond pour combattre le chômage endémique actuel».

 D'autres encore soutiennent qu'ils «s'investissent dans le créneau des cerveaux-moteurs pour la fabrication des fauteuils électriques télécommandés pour personnes handicapées». Selon eux, «actuellement, ce genre de moyen de locomotion coûte jusqu'à 300.000 dinars l'unité sur le marché national. Nous pourrons en concevoir pour le tiers de ce prix, et dans des matériaux d'une qualité bien meilleure. Du «made in bladi» très bon marché, croyez-le», poursuit-on.

 La présentation des différents «concepts robotisés» dure jusqu'à demain lundi dans le hall de la faculté des lettres et langues du campus central de l'université de la ville, et le public conjugué des néophytes et autres initiés pourra découvrir «la touche technique et technologique apportée des quatre coins du pays par de jeunes inventeurs, qui souvent ne disposent pas des moyens matériels et financiers pour exprimer tous leurs dons et autres capacités», est-il reconnu par de nombreux étudiants.