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Une rixe, un mortet dix ans de prison

par M. Abdelyakine

Une bagarre rangée à l'arme blanche entre deux bandes rivales habitant la cité Daksi a engendré mort d'homme. Un seul inculpé et une dizaine de témoins qui ont défilé à la barre pour apporter des éclaircissements sur les circonstances de ce drame. C'est donc une affaire de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur la victime, L. Nouredine (29 ans), que le tribunal criminel près la cour de Constantine a traité jeudi dernier et dans laquelle était impliqué K. Mohamed, âgé de 26 ans.

 Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à la nuit du 26 septembre 2009, aux environ de 23 h, à la cité Daksi de Constantine. Cette nuit, l'accusé, en compagnie de quelques-uns de ses voisins, en l'occurrence C. Brahim et B. Zine El-Abidine, veillaient aux alentours de l'immeuble où ils habitent, lorsqu'ils ont été apostrophés par trois individus, dont L .Nouredine, la victime, qui leur ont demandé s'ils avaient un tournevis pour dépanner un véhicule en stationnement dans le parc. L'accusé et ses compagnons leur ont répliqué qu'ils n'avaient pas intérêt à toucher au véhicule garé. S'ensuit alors un échange de propos désobligeants entre les deux groupes et des couteaux ont été tirés. B. Zine El-Abidine actionna une bombe lacrymogène et tout le groupe se dispersa. Moins d'une heure plus tard, le groupe de L. Nouredine revient à la charge pour laver l'affront. Ayant entendu les cris de ses deux voisins C. Brahim et B. Zine El-Abidine, l'accusé s'arma d'un couteau et sortit de la maison. En voyant C. Brahim aux prises avec L. Nouredine, il s'approcha de ce dernier et lui asséna un coup de couteau qui l'atteignit à l'épaule droite et lui toucha le poumon. La victime, malgré le coup, aura encore la force de se relever et de prendre la fuite, poursuivie par ses assaillants. Mais quelques dizaine de mètres plus loin, il s'écroula. Transporté d'urgence au CHU, il rendit l'âme peu de temps après.

 Durant l'instruction, l'accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés, tout en insistant pour dire qu'il n'avait pas l'intention de tuer. Les témoins qui ont défilé devant le juge n'ont rapporté que ce qu'ils ont déjà déclaré lors de l'enquête. Le médecin légiste, présent à l'audience, dira que la victime a reçu un seul coup de couteau au niveau de l'épaule droite qui a endommagé le poumon droit, ce qui a occasionné une hémorragie interne qui a été fatale à la victime. La partie civile s'étalera longuement sur la responsabilité de l'accusé, ainsi que sur celle de ses acolytes. Elle se demanda pourquoi il y a un seul accusé dans le box. Le procureur de la République requit 20 ans de prison à l'encontre de l'accusé.

 La défense, composée de trois robes noires, a tenté de convaincre le juge et les jurés que leur client a agi sans intention de tuer et a demandé les circonstances atténuantes. Après délibérations, le verdict est tombé : 10 de prison pour l'accusé.