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Le bonheur des uns fait le mal heur des autres. Si la baisse des prix de
la pomme de terre est tout naturellement bien accueillie par les ménages, pour
les agriculteurs c'est une tout autre histoire. Ces deniers semblent subir
depuis plusieurs semaines la baisse des prix de la pomme de terre au niveau des
marchés du gros jusqu'à atteindre les 20 DA le Kg. «Un prix ne couvrant même
pas la moitié des charges engagées», se plaint un agriculteur de Mostaganem qui
indique également que des dizaines d'hectares ont été détruits par le mildiou.
Plusieurs agriculteurs de peur de perdre la totalité de leur récolte ont
devancé les choses en mettant sur le marché la pomme de terre récoltée trois
semaines avant terme, entraînant ainsi une forte offre sur le marché déjà
inondé. Ce qui a eu pour conséquence un fléchissement des prix au gros passant
de 38 DA à 20 DA actuellement.
«Nous avons vendu en perte cette année», affirment des agriculteurs rencontrés dernièrement lors d'un regroupement des professionnels de la pomme de terre initié par la chambre de l'agriculture. «Nous ne pouvons même pas rembourser nos dettes. Cette saison est la plus difficile vécue par les fellahs. Nous n'allons pas nous remettre de sitôt de cette situation causée par le mildiou et la baisse drastique des prix à la vente», concluent nos interlocuteurs. Selon M.Taalbi Mohamed, expert agricole, «pour avoir une bonne récolte les agriculteurs devront dans l'avenir appliquer une stratégie contre le mildiou». Selon la chambre de l'agriculture, les services concernés prévoient dans les prochains jours l'achat de la pomme de terre auprès des fellahs si le prix descend au dessous des 20 DA le kg. «Nous ne voulons pas que les prix augmentent au dessus de 50 DA jusqu'à porter atteinte au consommateur, et pas au dessous de 30 DA pour ne pas toucher aussi le fellah et de ce fait protéger la filière de la pomme de terre de tout bouleversement», conclut un agriculteur. |
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