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L'emprise des drogues de tout genre, sans oublier les psychotropes à bon
marché, a atteint un seuil alarmant et ne peut être cachée.
Un phénomène qui touche toutes les couches de la société et qui gagne, jour après jour, encore plus de terrain. Une fois accoutumé, il est tellement difficile de s'en extraire et rares sont ceux qui y parviennent. En effet, pas moins de 2.000 toxicomanes sont reçus, annuellement, au centre de désintoxication de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami, soit une moyenne de 5 cas par jour. Selon un médecin de cet établissement, rencontré en marge de la semaine portes ouvertes organisée par la direction de la Santé de la wilaya d'Oran, à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé, «50% des toxicomanes pris en charge par le centre rechutent pour diverses raisons, dont l'absence de volonté du malade et le manque de structures de prise en charge après la cure de désintoxication. Pire encore, nombreux d'entre eux sont sujets à d'autres complications psychologiques notamment la schizophrénie ». Ainsi et durant les dix dernières années, il a été enregistré 19 décès parmi ces derniers, par suicide ou suite à des overdoses, ajoute le même spécialiste. Les tractations d'achat, vente et même de consommation, se font en plein jour, au vu et au su de tout le monde et bien des fois à l'intérieur même des établissements. D'autre part et selon une étude réalisée par l'équipe médicale du centre, 4% des cas ont touché à la drogue avant l'âge de 10 ans et 33% sont devenus toxicomanes durant l'adolescence. Les conditions socio-économiques défavorisées sont les premiers facteurs incriminés par les toxicomanes. Avachis par les meurtrissures d'une vie qui ne les a pas gâtés, d'un quotidien difficile à supporter, les jeunes se trouvent des excuses pour ne pas regretter leur geste, allant même jusqu'à reconnaître, le plus normalement du monde, leur dépendance à la drogue. Une grande panoplie de drogues est disponible. Cela peut aller de la cocaïne, au cannabis, kif, et autres amphétamines. Les prix varient entre 100 dinars le morceau de «zetla» de la «Bataille» à 9.000, voire 12.000 dinars, le gramme de poudre blanche. Pour arriver à leurs fins, les dealers s'ingénient, concoctant des plans élaborés et d'innombrables stratagèmes pour attirer en «douceur» leurs jeunes proies dans le monde infect de la drogue. Tous les moyens sont bons pour faire franchir le seuil de cet univers aux horizons bouchés. Au début, les dealers vont jusqu'à offrir gratuitement leurs services pendant quelque temps. «L'Algérie qui était un pays de transit de drogue est devenue, actuellement, un pays consommateur. Plus de 26% des quantités de drogue qui passent par notre pays, sont consommées localement, alors que 48% des trafics de drogue se font dans la région ouest du pays», selon l'Officie national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. D'une capacité de 30 lits, le centre de désintoxication de l'EHS Sidi Chami ne permet pas l'hospitalisation de tous les toxicomanes orientés vers cette structure. La majorité des cas sont suivis à distance. Notons dans ce cadre que depuis son ouverture en 1998, environ 1.580 toxicomanes dont 3% de sexe féminin ont bénéficié d'un séjour au niveau du centre. Parmi ces derniers, 909 repris de justice. Dans le but de prendre en charge les jeunes toxicomanes, Oran a bénéficié de deux centres intermédiaires dont un à Haï Yaghmouracen. Le centre intermédiaire d'Oran, situé à «Haï Yaghmoracen», s'avère être un outil important pour la prise en charge des toxicomanes, leur traitement et la prévention des jeunes contre ce fléau qui conduit à une mort lente et certaine. Cet établissement sanitaire est venu en appoint au premier centre de traitement des toxicomanes. Le personnel médical de cette infrastructure équipée, accueille également les parents de jeunes toxicomanes qui viennent solliciter l'aide des spécialistes pour convaincre leurs enfants de se rapprocher du centre. La mission de cet établissement se limite à l'aspect préventif, à donner des orientations et des conseils à travers des séances d'écoute, outre l'accueil de cas critiques qui sont réorientés vers le centre anti-toxicomanie de l'hôpital de Sidi Chami. Cependant, cette structure reste insuffisante pour une grande wilaya comme celle d'Oran qui reçoit également les jeunes des autres wilayas. Il est également prévu la mise en place de 02 unités d'hospitalisation et de prise en charge des toxicomanes au niveau des EPH El-Mohgoun et Aïn El-Turck. |
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