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Prison ferme et avec sursis pour soutien au terrorisme

par M. A.

Le tribunal criminel près la cour de Constantine a statué hier sur une affaire d'apologie et soutien au terrorisme, dans laquelle étaient impliqués 10 individus, dont le principal accusé, L. Djamel, est toujours en fuite, alors que B. Jazil, un repenti, était absent à l'audience. Les huit autres accusés, B. Soufiane, D. Chouki, H. Hocine, B. Mourad, D. Mohamed Lazhar, H. Hacen, B. Younès et enfin A. Kamel, étaient tous présents au box des accusés pour répondre de leurs actes.

 Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, au mois d'avril 2008, H. Hocine, en compagnie de B. Soufiane, font un premier déplacement dans un véhicule de location pour se rendre à Aïn Touta, dans la wilaya de Batna, afin de remettre des médicaments à L. Djamel, que ce dernier lui aurait demandé par téléphone. La rencontre a eu lieu aux environs de 22 h. L. Djamel était accompagné de deux terroristes armés, en tenue afghane. Quelques jours après, selon toujours le document, B. Soufiane et H. Hocine font un deuxième déplacement vers la même ville, mais cette fois-ci avec un véhicule de marque Express, qui contenait un micro-ordinateur que l'accusé D. Chouki avait réparé à la demande de H. Hocine, un groupe électrogène, des puces de portables et une caméra. Se sentant impliqué dans une affaire de terrorisme, l'accusé B. Soufiane se présenta aux services de sécurité et leur rapporta les faits tels qu'ils se sont déroulés. Une enquête fut alors diligentée et a abouti à l'arrestation de tout le groupe, dont la plupart des éléments habitaient la cité Sissaoui et se connaissaient tous. Lors de leurs auditions par le juge d'instruction, les accusés ont reconnu les faits qui leur sont reprochés, mais ont soutenu avoir été impliqués dans cette affaire malgré eux.

 Le procureur de la République, dans son réquisitoire, s'est attardé sur le rôle de chacun des accusés dans son rôle de soutien et l'encouragement des groupes armés. «C'est un véritable réseau de crime organisé», dira-t-il, avant de demander 10 ans de prison pour les 7 premiers accusés, assortis d'une amende de 500.000 dinars, et de 5 ans de prison pour le dernier, A. Kamel, assortis de 100.000 dinars d'amende.

 Les avocats qui se sont relayés ont plaidé les circonstances atténuantes, si ce n'est la relaxe pure et simple pour leurs clients. «Ce ne sont pas des gens embrigadés et organisés», dira l'une des robes noires.

 Après les délibérations, le verdict a été de 3 ans de prison pour l'accusé H. Hocine, assortis d'une amende de 50.000 dinars, 1 an de prison pour le reste des accusés : B. Soufiane, D. Chouki, B. Mourad, D. Mohamed Lazhar, H. Hacene, B. Younès, assortis d'une amende de 50.000 dinars pour chacun d'eux ; et enfin 6 mois de prison avec sursis pour le dernier accusé A. Kamel.