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Passeport et carte d'identité: Le biométrique, des soucis et de l'argent

par Sofiane M.

Le retrait et le dépôt des demandes de passeport biométrique et électronique, généralisés depuis le 4 avril dernier à l'ensemble des daïras et circonscriptions administratives du pays, ne sont pas seulement une source de tracasseries pour les demandeurs désemparés devant des questions «surprenantes» mais commencent à devenir un créneau porteur pour les «nouveaux partenaires» de l'administration, à savoir les propriétaires de cybercafés et les écrivains publics.

 De nombreux demandeurs recourent, en effet, aux services des cybercafés pour télécharger les nouveaux formulaires de douze feuillets (six en arabe et six en français) exigés pour le dépôt du dossier de passeport biométrique. Les files interminables devant les daïras ont convaincu la plupart des citoyens à se débrouiller pour avoir les fameux formulaires dans les cybercafés. La demande est tellement importante que de nombreux propriétaires de cybercafés ont commencé à constituer des stocks de ces formulaires. Dans des cybercafés qui se trouvent à proximité des sièges de daïras, on trouve des centaines de ces documents entreposés. Des propriétaires de cybercafés proposent également le remplissage des douze formulaires contre bien sûr une rétribution assez importante. Les écrivains publics sont aussi de la partie. Les tarifs proposés varient entre 250 et 500 dinars.

 Pour ces «nouveaux partenaires», ces tarifs sont «justes», vu que l'écrivain public ou le propriétaire de cybercafé doit passer au minimum une heure, voire davantage pour remplir un seul formulaire de douze feuillets. Le lancement bientôt du dépôt des demandes des nouvelles cartes d'identité nationale biométriques devra profiter pleinement à ces «nouveaux partenaires». Les bonnes affaires ne font ainsi que commencer.

 Il est à signaler que le projet de modernisation de l'état civil va permettre de lutter efficacement contre le terrorisme, la criminalité et la délinquance grâce notamment au nouveau système d'identification automatique des empreintes digitales (AFIS).

 Le passeport biométrique et électronique (PBE) sera, selon ses concepteurs, infalsifiable. Le nouveau titre sera transcrit à l'aide d'une machine reliée à un système informatique des plus sécurisé. Quelque 800 machines d'enrôlement biométrique seront installées au cours de cette année dans les daïras, les circonscriptions administratives et les consulats avec une capacité de 5 à 8 millions de titres.

 Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dispose de deux machines de production industrielle capables d'imprimer annuellement un (1) million de passeports. Un centre de production de secours «back-up» sera installé incessamment pour doubler les capacités de production.

 Les capacités installées devraient garantir le renouvellement de l'ensemble des cartes d'identité nationale et des passeports en circulation durant cinq ans.

 L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a fixé d'ailleurs l'année 2015 comme date butoir pour la généralisation du passeport biométrique électronique.