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A quoi ont servi
les accords de jumelage des villes conclu, il y a une dizaine d'années, entre
des municipalités constantinoises et françaises ? Y a-t-il un intérêt évident
dans la coopération et les échanges entre les deux parties ? Telles sont, en
substance, les questions posées aux représentants des deux APC de Constantine
et du Khroub, villes jumelées respectivement depuis 11 et 10 ans aux
municipalités françaises de Grenoble et de Mulhouse, et ce au cours de
l'émission Forum de la radio régionale qui a été diffusée hier. Coïncidant avec
la tenue d'un séminaire régional sur la communication et une opération de
délocalisation des habitants de l'avenue de Roumanie qui se déroulaient en même
temps et mobilisant l'essentiel des autorités concernées par le thème proposé
aux débats, la rencontre n'a pas eu l'audience escomptée. Les deux
municipalités du chef-lieu de wilaya et du Khroub ont été, en effet,
représentées par des chefs de services et de simples agents, peu au fait des
dossiers en question, et ils n'ont pas hésité à l'avouer lorsqu'ils se sont
trouvés cernés par les questions précises et insistantes des journalistes et
des auditeurs.
En ce qui concerne El-Khroub, la discussion s'est limitée aux problèmes d'assainissement parce que la commune était tout simplement représentée par le responsable de ce secteur. Quant à Constantine, elle a été représentée par le directeur du? conservatoire municipal de musique ! Ainsi, le représentant de la première APC «entendue», à savoir le Khroub, s'est évertué à justifier l'utilité du jumelage avec la ville de Mulhouse en citant les différents secteurs sur lesquels porte l'accord de jumelage. Selon ce responsable, les services techniques et ceux du patrimoine de l'APC ont bénéficié de différents stages de perfectionnement faits par des équipes techniques dans la ville alsacienne. «Cet accord a été également bénéfique pour nous sur le plan de la formation du corps médical du fait que le slogan porté par cet accord était ville-santé», a déclaré M. Khalid. Il fut interrompu à ce moment par des appels provenant à la fois de citoyens du Khroub, de Salah Derradji et de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui n'ont pas été d'accord avec ses déclarations, affirmant catégoriquement qu'en matière d'assainissement, notamment sur le chapitre du ramassage des ordures, la situation laisse à désirer dans ces trois localités. Un citoyen du Khroub dira notamment : «Nous, citoyens, nous vivons dans nos quartiers avec les vaches, les moutons ainsi que les odeurs pestilentielles des écuries. Si on veut parler d'hygiène et de propreté, ajoute-t-il, il faut préciser que cela existe essentiellement au centre-ville et aux alentours des organismes officiels. Allez voir du côté des faubourgs et vous constaterez dans quelles conditions nous vivons !». Critiquant l'opportunité de ces accords de jumelage, «qui ne servent aux responsables qu'à faire du tourisme», a-t-il d'ailleurs péremptoirement affirmé à plusieurs reprises et certains d'ironiser « l'Algérien du troisième millénaire n'a pas du tout besoin de solliciter l'expertise ou le savoir-faire étrangers pour apprendre la propreté et le bon comportement civique, mais il a plutôt droit à une bonne gestion des affaires de la commune de la part de ceux qu'il a élus !». Alors, à bout d'arguments, ce responsable mettra tout sur le dos des entreprises privées chargées de l'assainissement qui ne font pas le travail comme il faut. Pour Constantine, jumelée à la ville de Grenoble depuis l'année 1999, son représentant n'a pu parler que des échanges culturels et autres stages de formation. Par conséquent, tirant le rideau sur cette édition tronquée, l'animatrice prétextera la conjoncture qui n'est pas propice pour faire le tour de la question et promettra que ce thème fera l'objet d'une autre émission qui se fera dans l'avenir avec les principaux responsables des communes concernées. |
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