A Oran, les efforts se poursuivent toujours pour promouvoir l'allaitement naturel. A l'occasion de la journée mondiale de la santé, l'association pour la sauvegarde de l'allaitement maternel a organisé une campane de sensibilisation sous le slogan «Ma mère, mon espoir et ma protection en premier lieu». Cette manifestation, qui a eu pour cadre la maison de jeunes d'Es-Seddikia, a été clôturée hier. A cette occasion, une journée d'études a été animée hier sur la santé et l'urbanisation. Trois communications étaient à l'ordre du jour de cette rencontre, animée par le docteur Benbrahem Fatiha, directrice de l'établissement hospitalier spécialisé de gynécologie, maternité, pédiatrie et chirurgie infantile «Es-Sanaouber» et initiatrice du projet hôpital ami des bébés.

 Deux communications ayant pour thème «l'impact de l'urbanisation sur la santé durant la période coloniale, le cas de variole qui a touché le quartier Medina Djedida en 1888» et «l'urbanisation et la santé en Algérie et en particulier à Oran» ont été présentées par les professeurs Bourouina et Medkour du département de sociologie de l'université d'Oran.

 De son côté, le docteur Benbrahem a présenté une communication sur «l'impact des prestations sur la santé de la femme : étude comparative (2001/2002) entre les femmes qui allaitent et les femmes qui n'allaitent pas, l'expérience de l'hôpital ami des bébés».

 L'allaitement maternel, une pratique qui a été abandonnée par beaucoup de familles algériennes, pourtant si conforme à leurs traditions, et bien que les spécialistes sont unanimes que le lait permet d'éviter 13% de la mortalité infantile durant les 6 premiers mois de vie du nouveau-né. L'allaitement maternel prévient les hémorragies de la délivrance souvent à l'origine du décès des femmes enceintes, les cancers du sein et du col de l'utérus et l'ostéoporose.

 L'allaitement au sein est un vaccin naturel et une forme de «médecine préventive» efficace et peu coûteuse pour la société. Les enfants nourris au lait maternel ont trois fois moins de risques d'être hospitalisés pour une infection bactérienne sévère ou une méningite que les enfants nourris au lait industriel. C'est pour cela que l'allaitement naturel figure parmi les 25 objectifs de la déclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement de l'enfant et le programme national de périnatalité et du programme «Hôpital ami des bébés».

 La wilaya d'Oran était la première à se lancer dans cette expérience au niveau national, suite à l'initiative du Dr Benbrahem Fatiha. Le projet de Mme Benbrahem a été effectivement concrétisé à Oran à travers deux expériences : la première a donné lieu à la réalisation d'un service de maternité au quartier «Es-Sanaouber» baptisé actuellement «établissement hospitalier spécialisé de gynécologie, maternité, pédiatrie et chirurgie infantile». La deuxième expérience a été réalisée au sein de l'établissement hospitalier spécialisé en gynécologie, maternité, pédiatrie et chirurgie infantile «Benyahia Zohra» en 1997.