Un autre grand
acquis pour le secteur de la Justice va, bientôt, voir le jour à Oran. Il
s'agit du Centre régional des archives judiciaires, en voie de réalisation à
l'USTO. Le projet enregistre un taux d'avancement de l'ordre de 85%. Conçu pour
le dépôt et la gestion des fonds d'archives de l'ensemble des cours de justice
de la région ouest, au nombre de dix, ce centre est réalisé sur une assiette de
plus d'un hectare (précisément 10.676 m²), située à l'USTO, près des futurs
Centre national des techniques spatiales (CNTS) et Centre des recherches en
anthropologie et sciences sociales et culturelles (CRASC). L'édifice qui l'abrite
est un chef-d'œuvre architectural sous forme d'un navire partiellement revêtu
en verre. C'est une structure assise sur une emprise de 2.750 m² comprenant un
sous-sol, un RDC et 5 étages. Le reste de la superficie, l'espace non bâti, est
d'environ 8.000 m².
La majorité de la structure bâtie est
consacrée à l'archivage, plus de 6.000 m². Sur le plan financier, le projet a
nécessité jusqu'alors une enveloppe de 593 millions de dinars pour l'étude, la
réalisation et l'équipement. Les travaux de réalisation, qui tirent à leur fin,
ont été confiés à une entreprise chinoise. Trois opérations restent, toutefois,
à accomplir: les réseaux et voies diverses (VRD), le courant faible (tout ce
qui a trait au câblage: téléphone, ADSL, télésurveillance, détection incendie,
etc.), ainsi que la climatisation. En fait, les travaux des VRD ont été déjà
lancés, quant aux deux autres opérations, les entreprises de réalisation n'ont
pas été encore désignées. C'est ce volet-là, tout particulièrement, qui est à
l'origine du retard accusé et de la série de reports enregistrés pour la
livraison de l'ouvrage, conséquence de plusieurs avis d'appels d'offres
infructueux; l'institution de la Cour d'Oran, représentant local du ministère
de la Justice qui est le propriétaire et l'utilisateur de cet équipement, étant
«intransigeante » quant au respect de la normalité et de la qualité. «Pas
question de faire dans le passable et l'à-peu-près!», tonne-t-on au palais de
justice, square Maître Thuveny. Le Centre régional des archives comprend divers
compartiments : magasins, bureaux, salles de réunions, bibliothèque, salle de
conférence, salle de tri, salle de désinfection, salle d'informatique, salle de
reliure, atelier de micro-filmage, pilon de destruction, déchargement,
entretiens, dépôt, parking, locaux techniques, etc. Il est ainsi prévu la mise
en place d'un système d'information permettant de garantir la traçabilité
exhaustive des documents, ainsi qu'un mode de stockage et de logique régissant
les dossiers «vivants» à fort taux de consultation. L'utilisateur n'a pas pour
autant omis de prévoir l'option de la numérisation des archives au support
papier. Par ailleurs, il est à rappeler que la Cour d'Oran a procédé,
dernièrement, à la centralisation de ses archives au niveau du local qui abritait
l'ex tribunal civil d'Oran à Gambetta, qui a été spécifiquement réhabilité et
rééquipé à cet effet. L'édifice sis avenue Canastel (Alexande Nobel) fait lieu,
depuis quelques mois, de centre local des archives judiciaires de la cour
d'Oran. La décision de mettre en place une telle structure où sont déposés et
conservés tous les stocks d'archives de la juridiction s'était avérée d'autant
indispensable que les locaux de conservation situés au sein même des tribunaux
étaient arrivés à saturation, outre leur inadéquation aux fonctionnalités d'un
service d'archives moderne, explique-t-on de même source. Indice révélateur de
l'ancienneté du fonds d'archives détenu par la Cour d'Oran : les documents
civils originaux les plus vieux sont datés de 1835 et 1836 (respectivement un
acte de naissance d'un citoyen de la communauté juive d'Oran et un acte de
mariage pour un individu de la communauté musulmane).