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Au ministère du Commerce, c'est le branle-bas de combat : la spéculation
et la surenchère des prix, notamment des viandes, durant le Ramadhan 2010
seront combattues par un programme d'importation devant être mis en place. Ce
ne sera pas, en fait, une nouveauté que ce programme d'importation de viandes
rouges fraîches et congelées décidé par un conseil interministériel devant
permettre aux consommateurs d'acheter à moindre prix de la viande ovine ou bovine
durant le mois sacré. Pour cela, une commission interministérielle composée de
représentants des ministères du Commerce et de l'Agriculture a été installée
hier et qui sera chargée de réguler la disponibilité des produits alimentaires
durant le prochain mois sacré.
Selon le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaaboub, le gouvernement a chargé la Société de gestion des participations pour les productions animales (SGP Proda) d'importer 5.000 tonnes de viandes congelées ovines et bovines qu'elle doit distribuer à travers ses points de vente, sinon les céder à des agents agréés (commerçant de gros et de détail). Dans ce même registre, le gouvernement a autorisé, via le ministère de l'Agriculture, les opérateurs privés d'importer 10.000 tonnes de viande ovine fraîche, selon M. Djaaboub qui précise que le gouvernement est favorable pour accorder des licences d'importation de viandes aux opérateurs privés. Le ministère de l'Agriculture a déjà entamé l'octroi des licences d'importation aux opérateurs privés pour importer cette quantité de viandes fraîches, mais ces licences «ne sont accordées que lorsque les conditions d'hygiène de l'élevage du cheptel sont respectées dans le pays fournisseur», a souligné le ministre selon lequel les opérateurs pourraient se référer à une liste de ces pays élaborée par le ministère de l'Agriculture. Le contingent de 10.000 tonnes de viandes importées sera réparti entre les opérateurs privés selon le modèle d'importation des contingents de certains produits de l'Union européenne, une formule dite de ?'premier arrivé, premier servi'', a expliqué M. Djaaboub au cours de l'installation de la commission interministérielle. Le conseil interministériel tenu au mois de février dernier avait chargé la SGP Proda de l'acquisition sur le marché local de 4.000 tonnes de viandes blanches, ainsi que l'importation de 1.000 tonnes de citrons pour le prochain mois de Ramadhan, car les prix de cet agrume qui avait été importé avaient atteint et dépassé la barre des 400 DA/kg durant l'été 2009. De son côté, l'Office interprofessionnel du lait (ONIL) doit apporter quant à lui sa contribution pour la bonne disponibilité des produits laitiers et dérivés durant le Ramadhan 2010 en disposant de stocks supplémentaires de 30.000 tonnes de poudre de lait. L'OAIC sera quant à lui chargé d'importer des légumes secs, et d'en réguler les prix. Bien sûr, ce vaste programme d'importations de produits agroalimentaires, dont la valeur n'a pas été précisée par le ministre du Commerce, devra être soutenu par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) qui accordera à la Société de gestion des participations «SGP Proda» et à l'OAIC des crédits à taux bonifiés pour le financement de construction de silos de stockage, de mise à niveau et de réalisation de plusieurs abattoirs. Ces mesures, décidées par le gouvernement, devront en théorie lutter contre la spéculation, la hausse des prix et réguler la bonne disponibilité des produits agroalimentaires durant le prochain mois de Ramadhan. A quelque cinq mois du mois de Ramadhan 2010, il semblerait que les pouvoirs publics veulent mettre cette fois-ci le paquet pour faire chuter les prix des produits de large consommation. Sauf que, en pratique, les règles du marché national des fruits et légumes, des viandes et des produits agroindustriels obéissent à une autre logique, celle de la surenchère et de la loi de la jungle, en l'absence de contrôles des prix et de la qualité de l'autorité publique dans les marchés, de gros ou de détail. Depuis le fameux PAP des années 80, bien des programmes de lutte contre la hausse des prix durant notamment le mois de Ramadhan ont été mis en place, hélas ! sans grands résultats, jusqu'à maintenant. |
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