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Stockage des céréales: Le privé à la rescousse du blé

par M. Aziza

En attendant d'éventuelles pluies pour les mois d'avril et de mai, les responsables du ministère de l'Agriculture et particulièrement les agriculteurs sont optimistes. «Cette année est une année de production de blés dur et tendre», a lancé Abdelaziz Lakhal, directeur général de l'OAIC, lors d'une rencontre ayant regroupé les Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) et tous les acteurs de la filière.

 Si le ministre de l'Agriculture Rachid Benaïssa a préféré attendre les résultats de la campagne moissons-battage 2009-2010, pour se prononcer, le DG de l'OAIC affirme pour sa part qu'une chose est certaine, «la production céréalière cette année sera similaire à celle enregistrée l'année précédente». Les intervenants ont souligné que les conditions climatiques sont globalement satisfaisantes garantissant ainsi une bonne production pour cette année. Ils précisent que la pluviométrie a été assez bonne de début septembre à fin décembre, mais avec des variations régionales allant de l'insuffisance des précipitations à l'est du pays, à des niveaux proches ou supérieurs à la normale au niveau des régions centre et ouest du pays. Les responsables de la filière soutiennent que de bonnes conditions climatiques ont été enregistrées aux environs du 20 mars, espérant enregistrer quelques pluies pour les mois d'avril et de mai, pour boucler cette campagne dans de très bonnes conditions. Le DG de l'OAIC a confirmé que la campagne labours-semailles s'est déroulée dans de très bonnes conditions: augmentation des superficies emblavées de plus de 2% par rapport à l'année précédente, nette évolution de l'utilisation des engrais et semences traitées et de qualité, évolution du crédit RFIG par rapport à l'année écoulée avec 18%. A cela, s'ajoute l'entretien accentué des cultures, notamment celui relatif au désherbage et à la fertilisation ainsi que la lutte phytosanitaire. Et pour réussir parfaitement la campagne moissons-battage 2009-2010, le DG de l'OAIC a fait état de meilleures conditions de préparation, évoquant toutefois de «petits pincements». Il a précisé que sur les 48 milliards de dinars consacrés à cette campagne, 8 milliards de dinars ont été déjà débloqués par la BADR pour les premières opérations de récolte. Il a également souligné que sur 424 tracteurs qui devront être attribués, 200 sont en cours de distribution actuellement. Et de préciser que l'ensemble du matériel sera attribué puisque le planning de livraison a été déjà engagé. Pour ce qui est des 500 moissonneuses-batteuses, Abdelaziz Lakhal a affirmé qu'elles seront livrées d'ici la fin du mois de juin.

Le recours à la location de hangars privés pour le stockage est fort possible

 Le DG de l'OAIC n'a pas caché ses craintes pour ce qui est du problème de stockage, précisant devant le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, que les capacités de stockage dans certaines wilayas sont déjà saturées. Il cite à titre d'exemple les wilayas de Médéa, Tiaret, Khenchela, Mila, Constantine. Le DG de l'OAIC a souligné que les capacités de stockage sont jusqu'au 31 mars de 35 millions de quintaux dont 50% sont déjà occupés par des stocks d'orge et des produits d'approvisionnement (blés dur et tendre). Bien que le ministre et les responsables de la filière aient déjà prévu le déstockage de l'orge vers des espaces agropastoraux, il n'en demeure pas moins que le problème sera toujours posé. Le ministre de l'Agriculture n'a pas exclu l'idée de louer chez des particuliers des hangars pour résoudre le problème de stockage afin de ne pas décourager les céréaliculteurs qui ont tout fait pour réussir cette campagne. Le ministre a, par ailleurs, demandé des comptes aux responsables des CCLS sur la culture des légumes secs. Il dira que cette filière n'a pas donné les résultats escomptés «71 hectares pour les légumes secs restent loin des objectifs que nous avons tracés au début de l'année», a ?t-il rappelé.

Nous exporterons de l'orge en dépit des critiques

 Le ministre a en outre défendu le blé local, et ce, dont la qualité a été critiquée par de nombreux minotiers. Le ministre dira «nous n'avons pas de problème de grain du blé, il y a seulement un problème de nettoyage de blé dur dans quelques CCLS, faute de moyens». Le ministre dira ne pas être contre les critiques professionnelles, précisant qu'il a donné des instructions fermes pour améliorer les conditions de nettoyage du blé dur et de trouver des solutions techniques pour améliorer sa qualité. Benaïssa a déclaré que les négociations commerciales sont en cours pour l'exportation de l'orge «et ce, malgré les critiques non fondées».