Les sinistrés des 520 logements de la cité des 1200 du chef-lieu de la
wilaya de Boumerdès sont revenus hier matin à la charge. Les sinistrés sont
passés de la simple manifestation de rue à la fermeture totale de la principale
voie de circulation routière séparant la ville de Boumerdès à Dellys en passant
par le littoral sur la RN24. Des centaines de chefs de famille, des femmes et
des adolescents en colère ont bloqué les deux axes de la RN24 au niveau de la
sablière relevant de la commune de Boumerdès. Les protestataires ont usé de
troncs d'arbres, pneus usagés et grosses pierres qu'ils ont dressé à travers la
chaussée empêchant ainsi le moindre passage des véhicules. Dès les premières
heures de la matinée de la fumée noire s'élevant dans le ciel peu avant
l'arrivée des renforts de la Gendarmerie nationale. «Sept années, c'est trop» a
scandé un groupe de jeunes dénonçant le «mutisme des autorités locales qui
n'ont pas tenu leurs promesses suite aux engagements retenus après la rencontre
du 19 janvier dernier entre le wali de Boumerdès et une délégation de
l'association de reconstruction de la cité des 1200 logements». Pour rappel, au
lendemain du séisme du 21 mai 2003 une majorité des résidents de la cité des
1200 logements de Boumerdès se sont retrouvés sans abri après la destruction
totale de leurs habitations, ces derniers ont été pris en charge par les
pouvoirs publics dans le cadre de leur relogement temporaire dans des chalets
en attendant la reconstruction de leur cité. Néanmoins les travaux traînent depuis
maintenant près de 7 années. En début de l'année les choses se compliquent
davantage lorsque les autorités demandent aux concernés de payer encore 80
millions de centimes représentant un surcoût des frais de reconstruction. Cette
rallonge financière est hors de portée d'un grand nombre de familles lesquelles
montent au créneau pour dénoncer cette mesure. D'ailleurs, ce refus a été
exprimé lors de la dernière manifestation le 15 janvier, juste après une
délégation est reçue par le wali, à l'issue de la réunion, le premier
responsable de la wilaya a assuré les sinistrés de sa volonté d'aider ces
derniers en les assistant dans leurs démarches de règlement de leur problème
avec les institutions concernées. Finalement en début de l'après-midi, le chef
de daïra de Boumerdès a reçu des membres de l'association pour tenter de
dénouer la situation.
Hier en début d'après-midi les
manifestants occupaient toujours les lieux ce qui a obligé les automobilistes à
emprunter un détour de plus de 50 km.