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Mehmel Azwaw, est le troisième DG de
Mobilis démissionnaire en trois ans. L'entreprise publique de téléphonie mobile
est-elle ingérable ?
Une semaine après l'annonce de sa démission, le directeur général de Mobilis, Mehmel Azwaw continue toujours d'expédier les affaires courantes, apprend-on de bonne source. Rien n'a encore filtré sur le sort qui sera fait à la démission présentée par le DG de l'opérateur historique qui n'a pas admis des ingérences politiques dans sa gestion. Le flou reste de mise. Moussa Benhamadi, PDG du groupe Algérie Télécom et de l'AG de Mobilis affirme n'avoir «reçu aucun écrit de la part du directeur général par intérim de Mobilis Azwaw Mehmel faisant état de sa démission». Pourtant des sources fiables confirment que M.Mehmel a bien remis mardi dernier sa démission au ministre de la Poste et des Technologies de l'information et au conseil d'administration de l'opérateur public. Selon nos sources, c'est au cours de la réunion du conseil d'administration de Mobilis tenu mardi que le DG a remis sa démission. La seule inconnue réside désormais dans le fait de savoir si la démission a été acceptée ou rejetée. En poste depuis le 21 décembre 2009, Mehmel Azwaw est le troisième directeur général de Mobilis à claquer la porte depuis 2007. La cause est invariablement la même : des ingérences politiques qui bloquent le management. Mehmel Azwaw a résisté à des pressions du ministre de tutelle pour l'amener à revenir sur l'une des nombreuses décisions qu'il a prises depuis son arrivée à la tête de Mobilis. L'ingérence des politiques Ingénieur en télécommunication et ancien haut cadre à Algérie Télécom, Mehmel Azwaw, a procédé à plusieurs changements de postes dans le management de Mobilis depuis son arrivée. Ainsi Sofiane Khiar a été désigné directeur des ventes à la place de Ben Si Saïd, Bensadi directeur des ressources humaines à la place de Meksen, Brahim Hadjadj divisionnaire Marketing et commercial en remplacement de Slimane Abdedou parti à la retraite et Mati, directeur de l'administration générale en remplacement de Haddad. Ces mesures n'ont, semble-t-il, pas fait beaucoup de vagues. Ce serait la réaffectation de la fille d'un dirigeant de l'UGTA qui a tendu les rapports entre le DG de Mobilis et le ministère. Le poste en question, sous-direction commerciale pour la région centre, un poste important qui couvre cinq wilayas, ne serait pas conforme aux qualifications de l'employée. Le DG de Mobilis aurait pourtant pris la précaution de ne pas toucher au salaire de l'employée concernée. Pas suffisant aux yeux de la fédération UGTA des P et T qui aurait demandé l'intervention de ministre, Hamid Bensalah, pour régler l'affaire. Le DG de Mobilis refusant de se rétracter sur cet acte de gestion, la crise s'est installée à nouveau chez Mobilis qui donne l'impression d'être difficilement gérable en raison de l'intérêt très serré des politiques même pour les questions de détail. Le DG démissionnaire a reçu, le lendemain de sa démission, un soutien remarque de travailleurs de Mobilis qui ont organisé un sit-in sur le site de siège social de l'entreprise. De guerre lasse L'ingérence du ministère dans le choix du personnel d'encadrement de Mobilis est une tradition largement instaurée à l'ère de Boudjemâa Haichour, ministre de tutelle durant cinq années. El Hachemi Belhmadi, qui a fortement contribué au redressement de Mobilis, avait, de guerre lasse, quitté ses fonctions de DG en 2007. Son successeur, Lounis Belharath a demandé à son tour à être déchargé de ses fonctions en juillet 2009. Il a fallu cinq mois pour lui trouver un successeur. L'arrivée, au printemps 2008, de Moussa Benhamadi à la tête d'Algérie-Télécom a redonné un semblant d'armature au management de l'opérateur historique, face aux intrusions systématiques de la tutelle qui ont notamment eu comme conséquence, la plus visible, le scandale des impayés d'Eepad. Mehmel Azwaw a bénéficié du soutien du PDG de AT dans son entreprise de réhabilitation du management de la filiale. Les errements que connaît la gestion de Mobilis, se poursuivent dans un contexte de chamboulement du marché très concurrentiel de la téléphonie mobile, consécutif aux difficultés de Djezzy. |
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