Ces dernières années, la police algérienne
a commencé une profonde mue. Sélection rigoureuse du personnel, formation plus
adaptée aux exigences d'une police moderne, introduction des droits de l'Homme
comme matière d'enseignement, sanctions plus spectaculaires? Et à côté de ce
processus qui commence à donner des résultats, un formidable mouvement de
responsables de sûreté a eu lieu dans le pays. C'est vrai que la rénovation de
la police algérienne ne se fera pas par décret. Mais signalons, car c'est assez
prometteur, l'apparition d'une nouvelle génération de policiers. Jeunes, mieux
formés, professionnels et conscients de la complexité de leur tâche et surtout
avec une nouvelle mentalité. Car c'est avec la police qu'on fera les droits de
l'homme et sûrement pas contre elle. En plus, la formation a été au cœur de
l'évolution des pratiques policières. Elle est une des réponses au malaise
policier, depuis quelques années, un mouvement très important de départs à la
retraite et un rajeunissement des effectifs, ont eu lieu. Cette mutation contribue,
avec les bouleversements induits par la mise en place de la police de
proximité, à disposer des techniques et des savoir-faire adaptés.
L'habilitation aux procédures judiciaires et leur réelle maîtrise par un plus
grand nombre d'agents, sont une priorité des pouvoirs publics. «L'accent est
mis sur l'acquisition des compétences requises. Les commissaires et officiers
obtiennent, au cours de leur formation, les prérogatives attachées à la qualité
d'officier de police judiciaire. Ces prérogatives permettent de recevoir les
plaintes, de constater les infractions pénales, de procéder à des enquêtes et
de placer des personnes en garde en vue», soulignera dans ce cadre le chef de
la sûreté de la wilaya de Tlemcen, Salah Nouasri. Les pouvoirs publics s'efforcent,
ainsi, d'infléchir l'action de la police pour la rapprocher d'une demande
sociale de protection, en constante augmentation. «L'essor de la formation
initiale et la création d'une véritable politique de formation continue,
témoignent de la volonté des pouvoirs publics, visant l'amélioration des
qualifications policières et lebon fonctionnement de l'institution qui veille
au maintien de l'ordre, face aux manifestations et mouvements de foule, à la
répression des infractions les plus graves (police criminelle) et à la sécurité
quotidienne (police de sécurité publique) qui est confrontée à la montée rapide
de la délinquance», ajoutera le chef de la police de Tlemcen.