Le tribunal criminel près la Cour de Constantine a statué dans l'après-midi de jeudi dernier sur une affaire d'adhésion à groupe terroriste, détention d'arme à feu et munitions sans autorisation, à l'encontre de B. Abdelghani, et d'adhésion à groupe terroriste à l'encontre de M. Nouredine, M. Fodil, M. Mohamed ben Mohamed, et enfin M Mohamed ben Said, ainsi que deux autres accusés B. Razik et A. Fateh qui sont toujours en fuite. Selon l'arrêt de renvoi, le 13 Mai 2009 dans la commune de Zitouna, au lieu-dit «mechta Azrak dans la wilaya de Skikda, B. Abdelghani, qui avait rejoint le maquis cinq mois plus tôt, s'est rendu aux services de sécurité avec armes et bagages. Lors de son interrogatoire il fera part aux services de sécurité que les terroristes s'approvisionnaient régulièrement chez ses co-accusés en huile d'olive et semoule.

 Arrêtés peu de temps après par les éléments de la Gendarmerie nationale, lors de l'instruction, les quatre accusés ont reconnu les faits qui leur sont reprochés et ont déclaré avoir agi de la sorte, par peur des représailles de ce groupe armé qui par le passé, a égorgé deux membres de leur famille. Hier, les cinq accusés étaient présents à la barre pour répondre de leurs actes. Devant le juge, B.Abdelghani a reconnu les faits, soutenant toutefois qu'il a été victime d'une manipulation de la part des terroristes qui l'ont impliqué malgré lui. Les quatre autres accusés ont reconnu les faits, déclarant qu'ils ont vécu le dictat des terroristes parce que leur «déchra», située dans les confins des montagnes n'était pas sécurisée, et ils étaient à la merci de ces derniers. Dans son réquisitoire le représentant du ministère public a requis 20 ans de prison à l'encontre de l'accusé B.Adelghani, et 5 ans de prison à l'encontre de M. Nouredine, M.Fodil, M. Mohamed ben Mohamed et M. Mohamed ben Said, assortie d'une amende de 50.000 DA pour chacun. Les avocats de quatre accusés qui se sont relayés, ont axé leur plaidoirie sur l'enclavement de la zone et l'absence des services de sécurité, ce qui fait que ces montagnards désarmés étaient une proie facile pour le groupe armé et ont demandé la relaxe pure et simple pour leurs clients.

 La défense du repenti, estimera que même s'il a rejoint le maquis, il n'a commis aucun acte criminel. D'ailleurs il s'est rendu avec son arme aux services de sécurité, après avoir regretté son geste, et a demandé les circonstances atténuantes pour son mandant.         

 Après les délibérations B. Abdelghani a écopé d'une peine de 3 ans de prison avec sursis assortie d'une amende de 500.000DA, alors que les quatre autres accusés ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 20. 000 DA pour chacun d'eux.