7 avril 2005, un peu avant le crépuscule,
la nouvelle est tombée comme une bombe au milieu des habitants de la ville de
L'Arba: plusieurs personnes ont été tuées dans un faux barrage, au lieu-dit
«Mouilha» à quelques sept kilomètres sur la RN 8 en direction de Tablat.
Les rumeurs les plus folles ont circulé les
jours d'après, les journaux ont écrit plusieurs articles sur le sujet puis tout
est tombé dans l'oubli, sauf bien sûr pour la justice qui continuait son cours.
La vérité, crue et tragique, sera pourtant connue et nous apprenons que ce
jour-là 15 personnes, des hommes, des femmes et des enfants, ont été mitraillés
de sang-froid dans leurs véhicules, après avoir été dépouillés de l'argent, des
bijoux et même des téléphones portables qu'ils avaient sur eux. Les
terroristes, au nombre de quatre ou cinq selon les différents témoignages
étaient vêtus de treillis militaires et portaient des baskets. L'un d'eux, Abou
Ammara, aurait étranglé une femme âgée d'une quarantaine d'années avant de la
violer! Puis, non contents d'avoir tué toutes ces personnes, les terroristes
mirent le feu aux véhicules avant de s'enfuir. Heureusement que certains
conducteurs de véhicules qui avaient entendu des coups de feu sont revenus sur
leurs pas avertissant tous ceux qui venaient dans un sens ou dans l'autre de ce
qui se passaient, sinon le carnage aurait été beaucoup plus grand. A l'arrivée
des secours, il n'y avait que des corps carbonisés dans les véhicules incendiés
et quelques survivants, blessés et terrorisés, qui avaient pu se sauver à
travers le maquis tout proche. Quelque temps après, un terroriste, le dénommé
B.Y se rendit aux services de sécurité dans la wilaya de Médéa et affirma qu'il
a participé au carnage de L'Arba en compagnie de ses 4 complices. Il déclara
qu'après avoir tué ces 15 personnes, ils se sont sauvés à travers les montagnes
de Bougara puis les monts de Tala Acha avant d'arriver à Tamezguida où ils
avaient leur campement. Mais le suspect se rétracta par la suite, bien qu'il
ait donné des indications que ne pouvait avoir que celui qui avait réellement
participé à ce carnage. A la fin de la semaine écoulée, le tribunal criminel
près la Cour de Blida devait trancher dans ce procès, mais il s'est déclaré
incompétent car l'inculpé était âgé, le jour du carnage de? 15 ans. En tous les
cas, il sera jugé par un autre tribunal à une date qui sera connue dans
quelques jours.