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Les négociations entre Renault et la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) sont au point mort. Le montage des modèles entrée de gamme du constructeur français serait conditionné, entre les lignes, par le retour du crédit à la consommation afin d'assurer un marché à l'investissement. Cassus belli, ou presque. des fuites, côté algérien, avaient forcé la main à la direction de Renault. Le directeur général délégué du groupe Renault, Patrick Pelata, admettait, le 10 février dernier, que des discussions étaient bien en cours avec les autorités algériennes et qu'elles «étaient bien avancées, même si rien n'a été conclu». Il est plus probable aujourd'hui que rien ne sera conclu. En tous les cas pas de sitôt. Le projet d'une usine en joint venture avec SNVI, sur le site industriel de Rouiba, devait produire 50 000 véhicules an, des modèles low-coast, Renault Symbol et Dacia Sandero et Logan. Les négociations se sont crispées depuis et seraient tout simplement au point mort depuis quelques semaines. Deux exigences formulées par Renault - première marque sur le marché automobile algérien (54.000 véhicules vendus en 2009) - bloquent les discussions sur son partenariat avec la SNVI. La première de ces exigences, affirme une source informée, est le rétablissement du crédit automobile. La deuxième est la conservation de l'exclusivité des ventes des véhicules produits à Rouiba. SNVI aurait formulé la requête de ranimer son réseau moribond de commercialisation de camion en partageant la commercialisation des véhicules produits en partenariat avec Renault-Dacia. D'autres réclamations exprimées par l'investisseur français porteraient sur des avantages spécifiques comme les tarifs de l'énergie, etc. Interrogé sur le plateau de Ghania Cherif, à la chaîne 3, samedi dernier au sujet du projet de la voiture algérien, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, s'est montré plus qu'évasif sur les échéances d'un accord. Il n'a à aucun moment cité le nom du constructeur français, a admis qu'il allait chercher ailleurs. «Nous avons perdu du temps dans cette affaire autant aller vers le meilleur...». Aabar et Daimler restent dans le flou L'échec pressenti de la négociation avec le constructeur Renault-Dacia serait un revers important, le ministre Abdelhamid Temmar, ayant pris l'engagement de lancer une industrie automobile «algérienne» en 2009, puis en 2010. Il reste au gouvernement à se retourner, dans le court terme, vers le projet d'une joint venture porté par le fonds d'investissement émirati Aabar et le groupe allemand Daimler. Ce projet, confirmé en février dernier par le conseil d'administration de Aabar Investements, manque toutefois de visibilité (volume de l'investissement, lignes de produits, implantation géographique) : seul indicateur révélé par une responsable de Daimler en août dernier, «le gouvernement algérien sera notre client». Le froid qui est tombé sur le projet de Renault-Dacia, est considéré comme un mauvais signal pour le développement des autres projets. Le crédit automobile a été supprimé par la loi de finances complémentaire pour 2009 en même temps que tous les crédits à la consommation qui, pour le gouvernement, aggravaient dangereusement l'endettement des ménages et ne bénéficiaient qu'au secteur de l'importation. Le FMI a récemment demandé aux autorités de les rétablir parce qu'ils sont, selon lui, nécessaires au «développement du secteur financier». 44% de baisse des ventes en février La suppression du crédit automobile continue d'être vivement critiquée par les concessionnaires automobiles, dont les ventes, depuis qu'elle a été prise, ont chuté de plus de 20%. Cette décision a fait baisser de 24% le nombre de véhicules importés en 2009 (269.018 contre 325.315 l'année précédente) et de 44% en février 2010 rapporté à février 2009. Il faut, toutefois, noter qu'en valeur, ces importations ne se sont réduites que de 3,5% en 2009. Renault et Dacia fortement positionnés sur les modèles populaires ont plus besoin, que d'autres marques, du soutien du crédit à la consommation pour faire financer leurs ventes. Le marché automobile algérien est le deuxième du continent après celui de l'Afrique du Sud. L'année dernière, il a absorbé quelque 270.000 unités. Il suffit de comparer ce chiffre aux importations du Maroc (100.000), de la Tunisie (60.000) ou de l'Egypte (100.000) pour comprendre l'attrait de l'Algérie pour les constructeurs de véhicules. |
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