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A cause de l'instabilité de son prix, on l'appelle «l'entêtée». C'est de
la tomate qu'il s'agit. Tantôt abordable, tantôt non, ce fruit, qui est devenu
un élément incontournable de notre gastronomie, donne souvent le tournis aux
ménagères. Mais c'est surtout à cette période, le début du printemps, qu'elle
est vraiment imprévisible. Alors qu'au début du mois de mars la tomate était
proposée à peine à 60 dinars le kilo, puis à la mi-mars à 90 dinars le kilo, en
début de semaine passée à 100, voilà que ce samedi le prix de la tomate affiche
120, voire 130 dinars chez certains détaillants qui affirment l'avoir achetée
plus cher. On parle même de 140 dinars dans certains quartiers.
Expliquer les raisons d'un tel entêtement de la tomate revient peut-être à parler en premier lieu de l'offre et de la demande. Mais pour de plus amples éclaircissements, on a sollicité un grossiste qui fréquente régulièrement les grands marchés de gros de l'ouest du pays. «La tomate commercialisée aujourd'hui à Béni-saf provient des marchés de gros de Mostaganem et de Tlemcen. Ces deux grandes halles sont alimentées par des pourvoyeurs qui ramènent la tomate cultivée un peu partout dans le pays. Mais celle-là est surtout fournie par les régions de Aïn-Defla, Biskra, Tipaza et le sud du pays. Elle nous vient même de temps à autre de chez nos voisins», explique notre interlocuteur. Et de s'étaler : «Très demandée aujourd'hui, la tomate change souvent plusieurs fois de mains avant d'arriver sur les étals et être proposée au consommateur. Et comme c'est souvent le cas, c'est la demande qui, par rapport à l'offre, dicte le prix». Et à notre question «Jusqu'à quand cette situation va durer ?», notre interlocuteur répond : «Normalement dans 4 ou 6 semaines, la tomate saisonnière locale sera prête, et dès que sa récolte débutera, son prix devra chuter progressivement pour avoisiner les 50 dinars, voire moins en juin ou juillet. Mais ça n'empêchera pas de voir ce prix encore grimper avant cette période. Car la demande se fait toujours plus grande. N'oublions pas qu'aujourd'hui tous les produits agricoles (agrumes, légumes ou fruits) voyagent beaucoup et bien. Chaque jour, ils sont par milliers ces camions-frigos chargés de légumes et de fruits frais, qui sillonnent les routes des quatre coins du pays. En plus, il faudrait prendre en compte que dans certaines régions, sa culture a été, ces dernières années, souvent abandonnée à cause des prix des semences et de sa fragilité vis-à-vis des parasites telle «la mineuse»». La région de Oulhaça, par exemple, est toujours une région à vocation agricole, mais ses fellahs se sont surtout orientés, ces dernières années, vers les produits primeurs, notamment l'oignon, le haricot vert et la carotte, mais très peu la tomate. |
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