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Deux associations à caractère social nous
ont honnêtement fait part de leur aveu d'impuissance pour sensibiliser les
pouvoirs publics et par ricochet tout le mouvement associatif vis-à-vis du
cyclique travail des enfants, surtout en période de vacances scolaires, tel est
de nouveau le cas ces jours-ci, en cette fin de mars 2010, tient-on à préciser.
Logiquement, le répit des vacances est obligatoire à être observé pour tous ces
bambins scolarisés. Mais ce n'est pas le cas cette fois-ci car l'on vient de
nous signaler la quête du pain rassis conservé par les familles après
non-utilisation. Ainsi, ils sillonnent les rues, surtout celles des quartiers
populaires de la périphérie nord et nord-est, et même certaines localités
banlieusardes, dans l'espoir et l'objectif recherché, à savoir récolter le plus
grand nombre de morceaux de pain que certains adultes à leur tour récupèrent en
monnayant de quelques dinars à la tombée de la nuit.
Ces enfants-là sortent, nous dit-on, dès les premières heures de la matinée à la recherche du pain rassis. Leur âge varie de sept à seize ans. Pour la totalité, ils sont encore scolarisés à l'école ou dans un collège et, tels des essaims, ils s'en vont chaque jour durant cette trêve scolaire sillonner les faubourgs, bravant toutes les difficultés, leur dos pliant sous les sacs remplis de pain sec. Infatigables et très déterminés, leur langage est celui de vrais adultes accumulant une expérience pour d'autres labeurs, nous indiquent nos sources. Issus de milieux défavorisés, aucun aiguillon social officiel n'a pu les atteindre, car dans leur scolarité ils sont, indique-t-on, assidus, intelligents et bosseurs. Hélas, gagnés par la précarité sociale, ils sont, dit-on, venus à la rescousse de leurs aînés touchés dans leur amour-propre, ils ont ainsi investi ce créneau. Ils ne sont pas les seuls car, dès cette mi-mars, c'est le rapide retour des petits métiers exercé par des dizaines d'enfants de bas âge et ce dans plusieurs coins des quartiers de la ville, principalement ceux où l'activité commerciale est prépondérante tel l'axe de la célèbre Trig l'article, à l'entrée du quartier de la Graba et au sein des venelles qui la composent. C'est la reproduction d'un constat identique qui est presque entré dans les mœurs des passants et des citoyens en général mais toute cette pratique «illicite» pour cette enfance est interpellative mais n'a pas officiellement fait réagir qui de droit. L'amère réalité de ces nuées de bambins, promus «marchands», aide-mendiants professionnels? est là à Sidi Bel-Abbès-ville. Ceci est bien visible, vécu, mais énormément têtu. Que faire sinon peut-être répéter, insister pour un souhaitable écho? devant le «miroir brisé», pour reprendre l'expression d'un riverain. Officiellement parlant, l'année scolaire est loin d'être achevée pour ces enfants qui viennent des populeux quartiers de la périphérie bel-abbésienne. Ces nuées d'enfants refusent de céder la place à autrui plus grands qu'eux. Mais les exigences sociales, les besoins sont plus grands, nous explique-t-on. Pourtant à bien constater, voire à plus s'intéresser, c'est parfois une exploitation éhontée de cette marmaille d'enfants qui sont maîtres des lieux depuis quelques jours sans repos? investissant les grouillantes artères de l'activité informelle érigée en pratique courante en plus d'un site au moment où certains espaces communaux demeurent inexplicablement sous-utilisés. Ceci est peut-être un autre dossier pour leurs aînés, que cette nuée d'enfants qui suent beaucoup et se débrouillent bien. Vendeurs de sachets bleus, marrons, à 2 DA la pièce ou à 5 DA, vendeurs de chaussures parfums, chaussettes? de fruits de saison, ils ne cessent de s'égosiller en vantant leurs produits, deuxième et troisième main? tous exposés à même le sol ou sur des étals de fortune et là où le moindre petit carré est rationnellement utilisé sans aucune concession aux autres indus occupants plus âges de ces territoires-là. |
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