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Mers El Kebir : Encore un affaissement sur la route

par H. Saaïdia

Alors que le chemin de wilaya CW 44, qui débouche sur la Corniche supérieure à la sortie de Mers El-Kébir côté mont, demeure coupé à la circulation à cause d'un affaissement de terrain survenu au niveau de Haï Ouarsenis (ex-Plateau Saint George), une autre route, non moins importante en termes de trafic, n'est plus praticable.

Il s'agit du chemin vicinal (CV) reliant Haï Ouarsenis et Haï Dada Youm (ex-Sainte Clotilde), et dont une bifurcation monte jusqu'au fort de Santa Cruz, au sommet du mont Murdjadjou. Là encore, ce sont des malfaçons caractérisées dans les travaux routiers qui en sont à l'origine. Malfaçons assorties, faut-il le dire, d'un manque d'entretien et d'un laisser-aller inouïs. La fracture se situe à hauteur du château d'eau, près du pont passant au-dessus d'une vallée sèche à l'endroit appelé par les riverains « la place des pins » en raison d'un bosquet d'arbres centenaires se trouvant à ce niveau. En effet, négligence aidant, ce tronçon de piste d'une quinzaine de mètres de longueur est devenu un vrai fossé où stagnent à longueur d'années les eaux de ruissellement et les eaux déversant des canalisations vétustes d'assainissement.

 Un étang plutôt. Cette « retenue collinaire » représente carrément un point de disjonction entre le village de Sainte Clotilde et plusieurs pâtés de maisons et autres fermes longeant le chemin qui serpente dans la frondaison jusqu'à la chapelle de la Vierge Marie.

 Les habitants de part et d'autre, des agriculteurs pour la plupart, ne peuvent plus s'y aventurer avec leurs véhicules et leurs engins agricoles. Preuve de la détérioration avancée de ce tronçon, un convoi militaire fort de camions mastodontes s'est retrouvé piégé, des heures durant, il y a quelques jours dans ce terrain marécageux. Pourtant, ce point noir se trouve à un jet de pierre de la route CV 3 qui a été réhabilitée, il y a près d'un an, quoique de manière très palliative. Il suffisait alors pour l'APC de saisir cette opportunité de la DTP pour faire une petite extension des travaux afin d'intégrer ce point.

 Au lieu de quoi, on est resté les bras croisés et on a fini par rater le train. Une autre grosse occasion aurait permis de régler définitivement ce problème, et même beaucoup plus, pour peu que l'on ait, côté municipal, daigné faire un petit geste administratif, celui de proposer à la wilaya la rénovation de l'axe reliant Sainte Clotilde (Mers El-Kébir) et le fort de Santa Cruz, et ce, dans le cadre des préparations à la conférence internationale LNG16, puisque ce lot est une suite naturelle et logique des travaux ayant visé le réseau routier entre Sidi El-Houari et le Plateau de Moulay Abdelkader. « Les solutions existent, il suffit d'aller les chercher », tonne un citoyen de Haï Dada Youm, ceci alors que le glissement de terrain survenu depuis plusieurs mois sur le CW 44 au niveau de Haï Ouarsenis a fini par atteindre les dimensions d'un affaissement grandeur nature, entraînant carrément la coupure de cet axe routier. Il n'est plus possible depuis deux semaines déjà de négocier ce tronçon dégradé et la seule solution devant cette impasse, c'est de rebrousser chemin. Pour les riverains, la situation est doublement pénalisante.

 Car, d'une part, c'est la seule route qui passe par là, et de l'autre, leurs habitations s'en trouvent en danger, notamment un pâté de maisons qui a pied sur cette portion du sol. Dans un décor indescriptible, rythmé par la récurrente scène des véhicules faisant demi-tour et d'autres pris au piège, une foule de plusieurs dizaines d'habitants, les nerfs à fleur de peau, il ne se passe pas un jour sans que les riverains dénoncent à tue-tête l'inaction des autorités locales face à ce problème. A l'origine, des malfaçons dans le projet qui a concerné, en fin d'été dernier, la réhabilitation de ce segment accidenté. Alors qu'il était question, sur papier, de mettre en place un ouvrage d'art, un pont en fait, passant au dessus du cours des eaux de ruissellement déversant du versant à ce niveau, on a fait, une fois encore, dans le bâclage en comblant la cavité avec du remblai en tuf et chutes de briques et en faisant passer un rouleau compresseur dessus. Comme il fallait s'y attendre, après un laps de temps la chaussée a fini par présenter une dénivellation, de plus en plus importante, sous l'effet conjugué du poids lourd et des eaux usées. Ce n'est pas le seul point noir sur le CW44, il en existe bien d'autres, notamment au niveau du lieu-dit Jeanne d'Arc, qui est devenu en raison des nids-de-poule, des tranchées et des eaux usées un véritable étang.