« Si aucune
mesure n'est prise pour nous réhabiliter dans nos droits concernant le
patrimoine de l'ex Enabros, devenue l'EPIH à partir de 1991, nous organiserons
une marche de protestation». C'est ce que nous a déclaré, hier, M. Lahouel,
représentant de l'Organisation nationale des non-voyants en précisant que «la
décision de fermeture des 31 unités de l'Etablissement public d'insertion
sociale et professionnelle des personnes handicapées (EPIH) est arbitraire et
que même si liquidation il y a, la procédure légale n'a pas été respectée. Hier
et en dépit de la décision de fermeture de l'unité d'Oran, ils étaient encore
nombreux à occuper les locaux de cette unité. Un ancien a tenu à rappeler que
cette fabrique de brosses et de balais a été réalisée durant l'ère coloniale
sur une parcelle provenant d'un don d'une ressortissante espagnole au profit
des non-voyants. En plus, l'extension de l'unité a été faite par les
travailleurs eux-mêmes qui ont contribué aux travaux, croyant que c'est le bien
de leur organisation en dépit de la convention signée dans les années 70 entre
le ministère des Affaires sociales et l'Organisation nationale des non-voyants,
une convention qui a donné le monopole de la fabrication des articles cités
ci-dessus aux seuls non voyants, et ce dans le but de leur insertion
professionnelle. Cependant, avec la libéralisation du marché et l'entrée en
force des opérateurs privés qui importent des produits similaires et à des prix
plus abordables, il était devenu quasi impossible d'écouler la marchandise au
vu de la concurrence «déloyale». Sur ce plan, M. Lahouel rappelle qu'en 2007
une commande pour un montant de 1,7 milliard a été passée pour produire des
articles au bénéfice des collectivités locales et des administrations
publiques, mais cette production n'a pas été livrée et demeure stockée jusqu'à
présent dans plusieurs hangars. En plus, devait ajouter notre interlocuteur, la
mise en œuvre du volet social est une manière de liquider l'entreprise en tant
que telle, étant donné que remettre un chèque de 40 millions de centimes à un
non-voyant veut dire que celui-ci devra dépenser la somme sans pour cela être
pris en charge sur le plan professionnel. Pourtant, des projets d'extension et
de développement de l'EPIH élargissant même l'activité à d'autres catégories de
personnes handicapées ont été mûris, mais cette alternative n'a pas été prise
en compte. Aujourd'hui, la situation de quelque 4.600 non-voyants inscrits dont
1.500 jeunes est devenue insoutenable, avec en plus une pension mensuelle de 3.000
DA octroyée uniquement à ceux démunis de toutes autres ressources financières,
alors qu'une circulaire avait, selon notre interlocuteur, prévu de la faire
bénéficier aux personnes dont les revenus ne dépassent pas le SNMG.