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Le président du Haut Conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane, qui avait
déclaré la semaine dernière que « la peine de mort ne peut être abolie en toute
circonstance », persiste et signe : « La position de mon institution est claire
et elle est conforme aux préceptes de l'islam », a-t-il réitéré lors d'une
conférence de presse tenue hier, à Alger, et au cours de laquelle, il a exposé
le programme du colloque international que le Conseil organisera les 29, 30 et
31 mars sur le thème «Islam et sciences rationnelles».
Le président du HCI précise toutefois que c'est aux tribunaux de décider de l'application ou non de cette peine. Cheikh Bouamrane qualifiera, du coup, les propos de ses détracteurs d'« agressifs et d'inacceptables ». « Quiconque a le droit de nous critiquer mais nul n'a le droit de porter atteinte ni à l'Islam ni aux institutions et personnalités respectables », a encore martelé Cheikh Bouamrane. Le président du HCI avait affirmé, le 20 mars dernier, que «l'abolition de la peine de mort, à laquelle appellent de nombreuses instances internationales y compris les Nations unies, continue de susciter des débats au sein des commissions consultatives du Conseil». Tout en soulignant les divergences d'opinions à ce sujet, il avait déclaré que la tendance veut que la peine de mort ne peut être abolie en toute circonstance, partant du fait, avait-il dit, que «la sanction est un des fondements de la religion islamique» et que son application ou non est du «ressort des tribunaux qui jugent les circonstances et les tenants et aboutissants du crime». La sanction dépend de la nature du crime, avait-il poursuivi car, «le criminel qui tue un enfant et vend ses organes par exemple ne peut échapper à la peine de mort». C'est pourquoi, avait-il dit, «il convient de laisser la justice se prononcer sur la nature du crime bien que dans tous les cas, on ne peut abolir une disposition de la Chariâa». Et Bouamrane de rappeler que « l'islam en Algérie est la religion de l'État». Le débat sur la peine de mort suscite une vive polémique au sein de la classe politique. Louisa Hanoune avait qualifié, la semaine dernière, la peine de mort de « barbarie », de « sauvage » et de « brutale ». Elle avait estimé qu'« un pays moderne ne peut pas commettre un pareil crime ». La première responsable du PT, qui répondait aux déclarations du président du HCI, avait argué que « le président de la République s'était déjà prononcé, en 2003, pour la suppression de la peine de mort ». « Je ne vois pas pourquoi mon appui à l'abrogation de la peine de mort a suscité toute cette polémique », s'était exclamée, le 20 mars dernier, la présidente du parti des Travailleurs en marge de la célébration de la Journée mondiale contre la guerre et la discrimination. Elle avait souligné que sa position envers la peine de mort découle d'une conviction personnelle et celle de son parti. « C'est une opinion qui n'a aucun rapport avec la religion », avait-elle soutenu. « Je ne vois pas comment on accepte une peine pareille dans un pays qui a adopté la loi de la Réconciliation nationale. On a décidé de mettre fin à la violence et il faut y aller jusqu'au bout », avait-elle poursuivi. Le président du Conseil islamique avait diffusé un communiqué très virulent vis-à-vis de la présidente du parti des Travailleurs dont il juge les propos de « provocateurs à l'Islam et aux musulmans ». « Il y a ceux qui veulent faire sciemment l'amalgame entre l'Islam et la condamnation capitale », avait soutenu, de son côté, Mme Hanoune, qui ajoutait : « On m'avait accusée d'apostasie, alors que la peine de mort n'a absolument rien à voir avec la charia et encore moins avec les musulmans ». Des échanges de propos assez virulents avaient également eu lieu, par communiqués et conférences de presses interposés entre Louisa Hanoune et le président du MSP, Boudjerra Soltani, partisan lui de la peine de mort. Avant-hier, à Mascara, le successeur de Nahnah avait proposé «le recours si c'est nécessaire à un référendum pour que le citoyen donne son avis sur le principe de l'application de la peine capitale en Algérie». Le président du MSP a soutenu que cette question est indiscutable, sauf qu'il est possible de débattre les procédés d'application de la peine de mort et les mécanismes de son gel pour une durée déterminée. |
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