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« De la pénurie au risque d'euphorie», tel
est le titre illustrant le chapitre consacré à l'eau dans l'ouvrage intitulé
«Le renouveau de la wilaya de Tlemcen» cosigné par Abdellatif Benachenhou et
Choaîb Taleb Bendiab. Et pour cause. A la suite d'une longue période de
sécheresse qui a limité jusqu'à l'alimentation en eau potable de la population
et handicapé le développement agricole de la wilaya, la mobilisation, le
transfert et un meilleur usage en eau ont retenu particulièrement l'attention
des pouvoirs publics depuis 2005. La situation initiale était particulièrement
difficile. La sécheresse qui a sévi durant de très nombreuses années dans
l'ouest du pays et notamment dans la wilaya de Tlemcen a entraîné une baisse
considérable des grandes retenues hydriques, des rabattements des nappes et une
qualité physiologique défectueuse de l'eau. En conséquence, le rationnement de
l'eau potable a été imposé aux populations, notamment dans la zone frontalière,
le Grand Tlemcen, Nedroma, Ghazaouet, Ouled Mimoun, approvisionnés une fois
tous les dix jours, parfois une fois tous les vingt jours.
Pour remédier à cette pénurie, d'importants investissements ont été entrepris pour valoriser, renforcer et diversifier les infrastructures hydrauliques de la wilaya. A cette mobilisation des ressources est venu s'ajouter le « rapatriement» d'une partie des disponibilités en eau de la wilaya, auparavant détournées vers la ville d'Oran qui bénéficie désormais de nouvelles sources d'approvisionnement (le Gargar, le MAO et la nouvelle unité de dessalement d'Arzew). En conséquence de la bonne pluviométrie des deux dernières années, le remplissage des barrages a atteint un niveau satisfaisant, même si les plus anciens d'entre eux souffrent d'envasement. L'infrastructure hydraulique actuelle de la wilaya comporte aussi 5 petits barrages destinés à l'irrigation (capacité de 7,8 hm3) dont ceux de Zouïa et de Oued Khalfoun, 77 retenues collinaires, 566 réservoirs et 196 forages. Les ressources souterraines sont estimées à 90 hm3. L'investissement dans le secteur de l'eau a été important depuis 5 ans : sans compter le financement des unités de dessalement qui s'est élevé à près de 30 milliards de DA, 22 milliards de DA ont été consacrés à 128 opérations. Ceci a permis la mise en service de 120 nouveaux forages fournissant des ressources estimées à 103 000 m3/jour au profit d'agglomérations fortement déficitaires telles Maghnia, Nedroma, Marsat Ben M'hidi, Souani, Bab El Assa, le renforcement de l'alimentation du Grand Tlemcen à partir du barrage de Sekkak par une canalisation de 22 km d'un débit de 20 000 m3/jour et à partir du champ captant de Zouïa par une canalisation de 30 km d'un débit de 30 000 m3/jour et le transfert de la station de reprise Est vers Bouhlou pour un débit de 20 000 m3/jour. Le transfert des eaux du Chatt El Gharbi, estimées à 40 millions de m3/an, qui a déjà connu de nombreux forages de reconnaissance, est programmé pour 2010. Il alimente la zone nord de la wilaya de Nâama, les zones sud de la wilaya de Tlemcen et irriguera environ 6000 ha. La wilaya a aussi mis en exploitation deux petites stations de dessalement monobloc d'une capacité totale de 5000 m3/jour, destinées à l'alimentation en eau potable de Ghazaouet. En prévision d'une nouvelle période de sécheresse, 50 forages sont actuellement volontairement à l'arrêt, en réserve, est-il signalé. Mais la grande innovation en matière de mobilisation des ressources est la mise en fonctionnement, en 2010, de deux stations de dessalement d'eau de mer, l'une à Souk Tleta d'une capacité de 200 000 m3 destinée à l'alimentation de la partie ouest de la wilaya et l'autre à Honaïne de même capacité destinée à l'AEP des parties nord et est de la wilaya. Ceci équivaut à la construction d'un grand barrage d'une capacité de 150 millions de m3. A propos de barrage, Mefrouch contient actuellement un volume d'eau de 10,2 hm3 (AEP de Tlemcen), Sidi Abdelli 78,2 hm3 (AEP de Sidi Bel-Abbès), Béni Bahdel 40 hm3 (AEP de Tlemcen, Oran et Sidi Bel-Abbès), Hammam Boughrara 156,2 hm3 (AEP de Tlemcen, Oran et Aïn Témouchent) et Sekkak 25,1 hm3 (AEP groupe urbain de Tlemcen). Par ailleurs, et suite à la cross connexion de novembre dernier au niveau de Haï Zitoun à Chetouane (commune du grand Tlemcen), une opération urgente de rénovation du réseau d'assainissement et d'AEP a été entreprise (achevée) à laquelle une enveloppe de 20 milliards de centimes fut débloquée par la wilaya. Enfin, il faut souligner qu'en raison de la vétusté dudit réseau « mixte», notamment au niveau de la vieille médina, un programme d'envergure de rénovation est engagé par l'APC de Tlemcen en coordination avec les services de l'hydraulique et l'ADE (ex-EPEOR). |
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