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Ouyahia appelle les Portugais à mieux faire

par Yazid Alilat

Les relations commerciales et d'affaires entre l'Algérie et le Portugal ont été au menu, hier lundi, à Alger lors de la visite d'une journée du Premier ministre portugais, José Socrates.

Le responsable portugais a lancé un message clair à la centaine d'hommes d'affaires qu'il a ramenés dans ses bagages à Alger: il y a des opportunités d'investissements et d'affaires énormes sur le marché algérien qu'il faut fructifier. L'argument est solide. Cette visite, au cours de laquelle il a rencontré le chef de l'Etat M. Abdelaziz Bouteflika, et son homologue M. Ahmed Ouyahia, a été centrée des deux côtés sur le business. Ainsi, le Premier ministre portugais a appelé les entreprises portugaises à participer aux grands projets de développement de l'Algérie, notamment dans l'hydraulique et les énergies renouvelables. Il dira en substance, lors d'un forum des hommes d'affaires des deux pays, que «nous souhaitons aller plus loin dans le cadre du partenariat inter-entreprises, pour relever les défis de la modernisation des infrastructures en Algérie». M. Socrates, rassuré sur la volonté politique de l'Algérie d'aller très loin dans la coopération économique avec le Portugal, ajoutera à l'intention des hommes d'affaires de son pays que «il y a un grand nombre d'entreprises portugaises qui souhaitent travailler en Algérie», et a précisé que l'Algérie présente «un potentiel énorme en matière d'investissements». L'optimisme du Premier ministre portugais est, en fait, motivé par les déclarations de M. Ouyahia, devant ce forum d'hommes d'affaires algéro-portugais. M.Ouyahia a ainsi annoncé que l'Algérie s'apprête à lancer prochainement un deuxième programme quinquennal d'investissements publics d'un montant supérieur à 250 milliards de dollars. «L'Algérie vous invite à tirer profit de son programme d'investissements publics durant les cinq prochaines années, en vous associant aux entreprises algériennes publiques et privées», a-t-il lancé à l'adresse des hommes d'affaires portugais.

 L'Algérie et le Portugal, liés par un traité d'amitié et de bon voisinage signé en 2006, veulent aller très loin dans le domaine économique. A son arrivée à Alger, M. Socrates a confirmé cette tendance lourde des relations entre les deux pays: «je viens avec l'intention de renforcer les liens politiques avec l'Algérie. Nous entretenons de très bonnes, voire d'excellentes relations politiques avec le gouvernement algérien. Nous venons aussi avec l'intention de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays».

 Pour autant, M. Ouyahia rappellera à son hôte que les investissements portugais en Algérie, en dépit d'une volonté politique toujours affirmée, restent faibles. En effet, selon M. Ouyahia, et malgré une hausse des importations en provenance du Portugal qui se sont «multipliées par quatre depuis 2006», «les investissements des entreprises portugaises en Algérie n'ont pas dépassé les 50 millions d'euros depuis le début de la décennie». Comme pour encourager les hommes d'affaires lusitaniens à venir investir en Algérie, et profiter du programme de développement quinquennal, il a affirmé que «l'Algérie se porte bien aujourd'hui avec une croissance de 9% hors hydrocarbures, une balance des paiements équilibrée et des réserves de change de près de 150 milliards de dollars». Et M. Ouyahia le dira, devant son homologue portugais, de vive voix: «L'Algérie vous invite à tirer profit de son programme d'investissements publics (?), en vous associant aux entreprises algériennes publiques et privées». Bref, pour les investisseurs portugais, le tapis rouge est déroulé. Reste à savoir quelle sera la réaction des milieux économiques et financiers portugais.