
Si la constitution d'un dossier pour
accéder au prêt accordé dans le cadre du dispositif de remplacement des
baraques construites à la suite du séisme de 1980 est indispensable pour des
raisons évidentes, la majorité des sinistrés y voient un handicap pour la
réalisation de leur rêve, à savoir, habiter une maison en dur et s'éloigner du
spectre de la maladie qui guette leur progéniture tel que le cancer. En effet,
le dossier doit comprendre outres les documents habituels (extraits de
naissance, résidence? etc.) l'acte de propriété, et une déclaration sur
l'honneur attestant que le bénéficiaire démolira sa baraque, dès les travaux
entamés Ce dossier constitué ouvrira droit à l'établissement du permis de
construire. Quant à l'attribution de l'aide de 70 millions de centimes octroyée
par la CNL dans le cadre de la loi, cette dernière serait cédée en trois
tranches, à savoir, une première tranche de 17.5 millions de centimes puis une
deuxième d'un même montant et enfin la dernière de 35 millions de centimes.
Cependant, toute cette procédure ne devra faire bénéficier uniquement que les
locataires initiaux au nom desquels l'acte de propriété a été établi. Sachant
que lors de la remise des clés aux sinistrés dans les années 81/82, presque
trente ans se sont écoulés, bon nombre de ces sinistrés sont déja morts
laissant derrière eux toute une progéniture qu'il n'est pas facile de
convaincre pour savoir qui va bénéficier de l'aide et, par conséquent, de la construction
en dur. D'ailleurs, lors d'une réunion tenue avec l'ancien wali, le problème a
été soulevé et les associations de quartier à l'époque ont demandé qu'il soit
affecté autant de logements que de pères de famille occupant une seule et même
baraque. A cela les autorités sont catégoriques : il y aura une construction en
dur pour chaque baraque et au nom du premier bénéficiaire. Ainsi, en sus des
problèmes énumérés ci-dessus, et avec la cherté des matériaux de construction
(ciment à 1.400 DA le quintal et le fer rond à 5.000 DA le quintal), il n'est
pas certain que l'opération d'éradication des baraques sera couronnée de
succès. La preuve en est là : sur les 18.316 sinistrés seuls 340 ont déposé des
dossiers dont 240 ont été validés par la commission. 115 sinistrés ont perçu la
première tranche de 17,5 millions de centimes. De l'avis de beaucoup de
sinistrés, une nouvelle approche doit être envisagée par le gouvernement pour
régler définitivement ce problème et ce, conformément aux déclarations du président
da la République lors de sa dernière visite dans la wilaya de Chlef.