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Belkhadem à l'ouverture du congrès du FLN: «La France officielle doit s'excuser»

par Z. Mehdaoui

Sept heures passées hier, des dizaines de congressistes étaient déjà arrivés à la coupole du 5 juillet à Alger pour prendre part au 9em congrès, le front de libération nationale (FLN).

 Les organisateurs étaient présents sur les lieux aux aurores. La direction du parti a déployé d'énormes moyens logistiques pour réussir un congrès qui avait fait couler beaucoup d'encre.

 Celui qui n'avait pas de badge n'avait aucune chance d'accéder à l'intérieur de la coupole, ni même à s'en approcher. Les organisateurs étaient intransigeants là-dessus. D'ailleurs pour s'approcher de la coupole du 5 juillet il fallait d'abord passer des sortes de «check point» chargés de vérifier la conformité des badges des congressistes. Une fois à l'intérieur de la coupole, en plus de passer par un portique, vous êtes soumis, une ultime fois à une fouille corporelle. Il a fallu près de quatre heures pour que les 5000 congressistes, dont 3600 délégués, prennent enfin place à l'intérieur de la coupole ornée du drapeau national et du portrait géant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

 Des personnalités nationales ainsi que des invités de marque ont été invités par le FLN pour prendre part à l'ouverture des travaux du congrès.

 On citera notamment l'ancien président de la République Chadli Bendjedid, Tahar Zbiri, Mahsas du groupe des 22, Belaid Abdeslam ex-chef du gouvernement, le général à la retraite Attalia, Boualem Benhamouda ainsi que plusieurs ministres membres du FLN. Plusieurs chefs de partis politiques, à l'image de Ahmed Ouyahia (RND), Louisa Hanoune du parti des travailleurs, Aboudjerra Soltani du MSP ont été eux aussi conviés. Le patron de la centrale syndicale UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd faisait également partie des invités.

 La quasi-totalité des membres de l'ancien comité central du FLN étaient présents.

 Le front de libération national a invité également plusieurs personnalités politiques étrangères, y compris des communistes, notamment des responsables de partis politiques du Vietnam, de Corée et de Chine. Tout comme des pays arabes, tels la Libye, la Mauritanie, le Liban, le Soudan, la Syrie ont répondu favorablement à l'invitation du FLN en dépêchant des représentants de formations politiques. Même la Turquie était représentée par un responsable du parti (islamiste) au pouvoir dans ce pays.

 Vers 11 heures, Abdelaziz Belkhadem fait son apparition sous les acclamations des milliers de délégués.

 Après lecture par le secrétaire général de la présidence de la république du message adressé par le chef de l'Etat aux congressistes, Abdelaziz Belkhadem prendra la parole en affirmant que l'organisation du congrès le 19 mars, date de l'anniversaire de «la journée de la victoire», n'a pas été décidé par hasard. Après des allusions à l'adresse de la France et des crimes commis lors de la colonisation, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN lance d'emblée : «Nous demandons à la France officielle des excuses pour ses crimes».

 Dans son discours d'ouverture Belkhadem n'a pas hésité à critiquer les mesures prises par les USA et la France de faire subir aux Algériens des mesures de fouilles spécifiques dans leurs aéroports en appelant à appliquer le principe de réciprocité pour les voyageurs de ces pays.

 Belkhadem a évoqué ce qui se passe notamment, au Sahara occidental, la Palestine, l'Irak, le Pakistan, l'Afghanistan, la Somalie. Pour le SG du FLN il existe une stratégie bien définie pour occuper ces pays et s'emparer de leurs richesses.

 En ce qui concerne la politique intérieure du pays, Belkhadem entrecoupé plusieurs fois par des cris émanant de la salle appelant à une «ouhda Thania» (deuxième mandat), s'est félicité de ce qu'il a qualifié «d'avancées notables dans tous les domaines». Ainsi le travail effectué au sein du gouvernement par le FLN et ses alliés le RND et le MSP, a contribué à l'émancipation de la société notamment par la prise de décisions courageuses telles que la hausse des salaires.

 Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN plaidera pour une justice sociale basée sur les équilibres régionaux et «une justesse dans l'attribution des richesses à travers toutes les wilayas».

 Il a par ailleurs critiqué, sans les nommer, «tous ceux qui ont essayé d'utiliser à des fins personnelles le parti».

 Toutes ces tentatives n'ont été d'aucune incidence sur le parti, ajoute Belkhadem qui soutient en outre qu'au sein du FLN «on a corrigé nos fautes sans complexes grâce à nos militants».

 Le 9em congrès, poursuit-il, sera pour le parti, une station historique déterminante.

 A noter que l'après-midi d'hier a été consacré à l'installation du bureau et des commissions du congrès.

 La journée d'aujourd'hui sera consacrée au travail des commissions qui se déroulera à huis clos.

 Les résolutions finales ne seront connues que demain dimanche après l'élection des membres du conseil national qui élira à son tour le comité central.

En fait c'est le retour à l'ancien organigramme du FLN.