Des égouts à ciel ouvert exposent les habitants aux risques des maladies.
Le centre urbain de la commune de Tizi N'Bechar tarde à bénéficier d'opérations
d'aménagements urbains.
L'état de décrépitude qui
caractérise les infrastructures existantes et l'absence d'autres, pourtant
vitales, affectent lourdement le quotidien des habitants de la localité, nous
dit un autochtone cadre moyen d'une entreprise publique à Sétif. Pour lui, le
centre urbain de Tizi N'Bechar présente un aspect hideux et nombreuses
insuffisances. A commencer par le réseau d'alimentation en eau potable,
installé durant les années 80, qui n'est plus en mesure de satisfaire les
besoins de la population du fait de sa vétusté. Un réseau qui laisse des fuites
de quantités importantes d'eau. Cela pose un grand problème d'approvisionnement
en eau, notamment en été, pour les 21.000 âmes qu'abrite ce centre urbain.
Pourtant, d'après notre interlocuteur, de grandes améliorations ont été
effectuées en matière de captage d'eau surtout avec les nouvelles adductions
réalisées au titre des PSD précédents. Le réseau des eaux usées, installé à la
fin des années 70, est loin de répondre aux besoins de cette agglomération et
de ces zones satellites. Les égouts à ciel ouvert ne sont pas sans risques de
maladies. L'évacuation des eaux pluviales est un autre problème pour la
population. Certains caniveaux sont bouchés par des détritus ce qui entravent
leur écoulement. Ces eaux stagnent et dégradent la chaussée. La défectuosité de
l'éclairage public se pose souvent. À chaque fois, le service de maintenance
intervient pour effectuer les réparations des innombrables pannes qui
surviennent plusieurs fois dans la semaine. De nombreux quartiers du
centre-ville sont confrontés à des coupures incessantes en courant électrique.
Avec la fermeture, dernièrement, de la décharge publique, se pose aussi le
problème des ordures ménagères. Les services communaux n'effectuent pas
régulièrement la collecte de ces déchets. Ils se sont contentés de poser des
bacs à ordures qui dégagent des odeurs nauséabondes, sources de désagréments
pour les riverains. Plusieurs habitants préfèrent jeter leurs déchets dans la
nature au lieu de ces bacs, car jugeant ces derniers trop éloignés. Par
ailleurs, la catégorie sociale qui souffre le plus dans cette zone qualifiée de
«déshéritée», c'est sans conteste la frange juvénile qui ne trouve nul endroit
pour passer son temps, mis à part les cafés. Pourtant, la commune a bénéficié
d'un centre culturel dont les travaux ont été achevés. Toutefois, cette
infrastructure ne susciter pas l'intérêt des jeunes de la localité. Les jeunes
se plaignent également du fait que le stade communal est situé loin du
centre-ville. « Le centre culturel n'a jamais fonctionné et la maison de jeunes
ne sera d'aucun intérêt pour les jeunes de la région parce que les jeunes
d'aujourd'hui ont perdu toute notion de culture ou de loisir intellectuel»,
déclare, avec dépit, un jeune de la localité et d'ajouter « qu'on est sans
d'argent et quand on est inquiet pour son avenir, il y a de quoi devenir
indifférent à tout ce qui a trait à la culture».