Faute d'intervention, ne serait-ce qu'à titre «palliatif», le glissement
de terrain survenu depuis plusieurs mois sur le CW 44, au niveau de Haï
Ouarsenis, dans la commune de Mers El Kebir, a fini par atteindre les
dimensions d'un affaissement grandeur nature, entraînant carrément la coupure
de cet axe routier.
Hier, les automobilistes qui ont cru bien faire, de bifurquer sur cet
itinéraire débouchant sur la corniche supérieure, via le branchement de
Roseville, ont été pris à contre-pied par ce point noir imprévu. Il n'était, en
effet, plus possible de négocier ce tronçon dégradé et la seule solution devant
cette impasse, était de rebrousser chemin. Quelques-uns qui ont sous-estimé le
risque ont fait les frais de leur cran : ils se sont carrément retrouvés
coincés dans le fossé et n'ont dû leur salut qu'à la dépanneuse, arrivée après
de longues heures d'attente. Pour les riverains, la situation est doublement
pénalisante. Car, d'une part, c'est la seule route qui passe par là, et de
l'autre, leurs habitations s'en trouvent en danger, notamment un pâté de
maisons qui a pied sur cette portion du sol. Dans un décor indescriptible,
rythmé par la récurrente scène des véhicules faisant demi-tour et d'autres pris
au piège, une foule de plusieurs dizaines d'habitants, les nerfs à fleur de
peau, dénonçait à tue-tête le laisser-aller. «Cette situation dure depuis
l'été. Elle empirait de jour en jour et voici, aujourd'hui, le résultat! On ne
peut pas comprendre que cet affaissement d'une vingtaine de mètres de longueur
et d'un mètre et demi de profondeur, sur une route classée chemin de wilaya et
qui, de plus, est la seule parallèle à la route nationale n°2, reliant Mers
El-Kébir à Aïn El-Turck, n'ait suscité aucune réaction de la part des autorités
locales», regrette, d'un ton amer, un habitant, qui dit craindre le pire si
rien ne se fait d'urgence. A l'origine, des «anomalies» dans le projet qui a
concerné, en fin d'été dernier, la réhabilitation de ce segment accidenté.
Alors qu'il était question, sur papier, de mettre en place un ouvrage d'art, un
pont en fait, passant au dessus du cours des eaux de ruissèlement déversant du
versant à ce niveau, on a comblé la cavité avec du remblai en tuf et chutes de
briques et en faisant passer un rouleau compresseur dessus. Comme il faillait
s'y attendre, après un laps de temps la chaussée a fini par présenter une
dénivellation, de plus en plus importante, sous l'effet conjugué du poids lourd
et des eaux usées.