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L'affaire de l'évasion, le 9 février dernier, des 6 détenus de
l'établissement de rééducation de Médéa vient de connaître son épilogue avec la
condamnation du directeur et de six de ses agents, tous des gardiens, à deux
ans de prison ferme chacun.
Une condamnation pour «négligences graves, dans l'exercice de leurs fonctions, ayant permis à six détenus de s'évader». C'est, en effet, après une audience-marathon qui aura duré de 10h00 à 22h30, dimanche dernier, que le verdict en a été rendu par la chambre de première instance du tribunal de Médéa. Une affaire dont les faits remontent donc à cette soirée du mardi 9 février dernier, à exactement 21h20, quand les six détenus avaient réussi à s'évader en faisant un trou dans le plafond de leur cellule, la salle de détention n°2 en l'occurrence, qui leur avait permis d'atteindre le toit et «prendre la clé des champs». Le procès a vu l'audience des six détenus, qui avaient été repris, faut-il le rappeler, moins de quatre jours après leur évasion, et de plusieurs témoins parmi les agents gardiens de cet établissement de rééducation situé en plein centre-ville de Médéa. Défendus par quatre avocats, les sept prévenus répondant aux initiales Kh.N. (le directeur), N.A. (le gardien en chef) et Z.M., B.A., R.A., B.M. et H.A. (tous des gardiens), ont nié en bloc l'accusation de négligences graves dans l'exercice de leurs fonctions en soutenant que toutes les dispositions règlementaires de surveillance étaient prises et assurées 24h sur 24h et notamment le contrôle, tous les quarts d'heure, des salles de détention. Pour sa part, le directeur de cet établissement de rééducation, en poste à Médéa depuis l'été 2009, soutiendra «avoir agi toujours dans le cadre de la loi et de la réglementation en vigueur à l'intérieur des établissements de rééducation». Quant au gardien en chef, il dira: «Je n'étais pas présent au moment de l'évasion car j'avais terminé mon service à 17h00. Et, en quittant l'établissement, je n'avais reçu aucune indication mettant l'établissement ou les détenus en danger». De leur côté, les cinq autres prévenus diront: «Nous n'avons rien remarqué d'anormal ni de visu ni à travers la couverture faite par les caméras de surveillance». Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public mettra l'accent sur «la gravité de tels actes à l'intérieur d'un établissement de rééducation, censé être le plus sécurisé de toutes les institutions, pour lesquels nous demandons une peine de prison ferme de deux ans pour chacun des sept accusés». Les plaidoiries des quatre avocats de la défense n'apporteront aucun changement à cette demande de peine du représentant du ministère public dans la mesure où le tribunal de Médéa confirmera cette peine de 2 ans de prison ferme pour chacun des sept accusés. A souligner que quatre parmi les six évadés et qui ont été repris ont été rejugés il y a quelques jours et condamnés à quatre autres années de prison chacun. |
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