de Netanyahou d'occupation tous azimuts et par la violence des
territoires palestiniens, commence à mettre en péril les intérêts des USA et de
l'Europe, particulièrement dans le monde musulman. Tout indique que ce
gouvernement est au pied du mur. Sa chute est irréversible.
Le gouvernement israélien veut la guerre. Il ne cherche pas la paix avec
les Palestiniens. Son annonce, le 9 mars dernier, de la construction de
nouveaux logements dans Jérusalem-Est au profit de colons juifs n'est ni une
erreur de communication, ni une coïncidence du hasard avec la visite du
vice-président américain, Joe Biden, dans la région. Cette annonce a été
programmée, calculée pour au moins trois raisons principales. Un, signifier
clairement son désaccord au président américain, Barack Obama, qui a appelé le
gouvernement israélien à cesser l'implantation des colonies juives dans les
territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est. Deux, tester la réaction de
la communauté internationale, en particulier celle des Européens. Trois, et
c'est l'objectif final poursuivi par le gouvernement de Netanyahou, pousser les
Palestiniens, plus précisément, ceux de Ghaza, à une réaction violente pour
justifier une intervention militaire à Ghaza et la réoccuper de nouveau.
Cumulées, ces trois raisons créeraient un véritable «bug» diplomatique
international mettant aux prises les soutiens de la politique de colonisation
d'Israël à ses ennemis, et accentueraient les lignes de fractures entre
l'Occident et le monde arabo-musulman. Netanyahou et sa coalition
gouvernementale qui contient l'extrême droite israélienne du parti «Beitenou»
savent la symbolique de Jérusalem chez les musulmans et les chez les chrétiens.
Ils ont, sciemment, choisi la visite chez eux du vice-président américain pour
torpiller toute tentative de reprise de négociations de paix, et décourager
toute autre proposition de quelque partie que ce soit sur le sujet. L'erreur de
calcul du gouvernement israélien est de ne pas prendre toute la mesure de
l'évolution du monde, plus spécialement, le monde occidental sur la question
palestinienne. Deux événements majeurs ont reconfiguré l'approche de la
question palestinienne. Le premier est sans conteste l'agression armée contre
Ghaza en décembre 2008 et janvier 2009. Pris dans un «flagrant» délit
d'assassinat collectif, Israël n'est plus vu par les peuples occidentaux comme
la victime des Palestiniens. Les peuples occidentaux ont manifesté, y compris
aux USA et en Angleterre, c'est-à-dire leurs alliés traditionnels, leur colère
et leur condamnation sans appel. Les Occidentaux ont découvert, en cet hiver
2008 ? 09, le vrai dessein des dirigeants israéliens : un projet génocidaire en
Palestine. Ce sont ces vérités qui ont sanctionné le rapport «Goldeston» du nom
de l'enquêteur dépêché par l'Onu et qui accuse l'Etat hébreu de crimes de
guerre et de crimes contre l'humanité. Le deuxième événement qui influe sur la
question palestinienne tient à l'impasse des forces armées américaines et
alliées en Afghanistan. Barack Obama a compris qu'en s'éternisant, la guerre en
Afghanistan pousse à la radicalisation des mouvements islamistes, y compris
ailleurs dans les pays musulmans, et fertilise leurs terreaux terroristes. Il
sait aussi qu'elle ne peut se régler par la seule force des armes contre les
talibans, et il tente d'établir un dialogue avec certains de leurs chefs. Plus
vite les Américains parviendront à jeter les bases d'une paix entre le
gouvernement afghan et les insurgés talibans, plus vite la rigidité du régime
politique voisin de l'Iran a des chances de se détendre. Et par extension
Israël ne peut évoquer la «menace» iranienne et son soutien armé au Hamas
palestinien à Ghaza. En résumé, la violence de la colonisation en Palestine se
nourrit autant de la résistance légitime des Palestiniens que de la supposée
menace nucléaire iranienne. En sus, tant que les USA et leurs alliés sont
occupés en Afghanistan, Israël se permet une occupation accélérée de ce qui
reste de la Palestine. Les Occidentaux sont trop occupés en Afghanistan, en
Irak et envers l'Iran qu'ils n'oseront pas contrer les calculs des nouveaux
sionistes. Ce n'est pas aussi vrai que cela. La réaction des Américains à
l'annonce de la pose de la première pierre d'une nouvelle colonie à
Jérusalem-Est, en particulier de leur secrétaire d'Etat aux AE, Hillary
Clinton, n'est pas rien. Elle exprime le ras-le-bol des USA face aux pièges que
lui pose le gouvernement israélien. L'extrémisme israélien nuit aux intérêts
américains dans le monde arabe, en Iran, au Pakistan, en Afghanistan et
ailleurs. C'est pourquoi, Hillary Clinton a réagi avec colère face à
Netanyahou. L'Union européenne n'a pas été du reste. «Si nous attendons encore
2 ans et demi ? ce qui reste du mandat du gouvernement Netanyahou- il sera trop
tard, car il n'y aura plus d'objet à négocier, plus de territoire palestinien.
De plus, la direction palestinienne modérée ne sera pas capable de se maintenir
en place en tant que partenaire» a déclaré, samedi, le ministre des AE
espagnole, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante
de l'UE. Quant à la ministre des AE de l'UE, Mme Catherine Ashton, elle a
déclaré, à l'issue d'une réunion avec un nombre de ministres des AE de l'Union
en Finlande, «qu'elle est très préoccupée et que la communauté internationale a
besoin d'un accord de paix, et qu'il doit arriver rapidement, maintenant.» Ces
réactions sont à prendre au sérieux et indiquent que ce sont les propres
intérêts des pays occidentaux qui se jouent à travers la question
palestinienne. Cela change tout. Y compris la survie du gouvernement
Netanyahou.