Le relogement des habitants de Diar Echems «El Madania» a débuté hier,
«dans un climat serein et organisé», comme annoncé par le ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, après les
violents incidents enregistrés au mois d'octobre dernier, dans ce vieux
quartier. L'opération de relogement a concerné, dans sa première phase, 205
familles, essentiellement celles habitant dans des maisons de fortune érigées
anarchiquement sur un stade et une aire de jeux, au milieu des immeubles de
Diar Echems. Les 205 familles ont été relogées, «dans des logements décents à
Tixeraine dans la comme de Birkhadem, non loin de la capitale», selon
l'expression de certaines familles relogées. L'opération de relogement qui a
débuté hier se poursuivra jusqu'au 18 mars en cours et concernera 307 familles
habitant 5 immeubles de Diar Echems. Elles seront installées dans des
appartements à Djenane Sfari, toujours dans la commune de Birkhadem. La wilaya
d'Alger a mobilisé de gros moyens pour réussir cette opération. Les forces de
l'ordre en nombre important étaient déjà sur place la veille de son démarrage,
pour assurer son bon déroulement et éviter d'éventuels dérapages. Sur place,
nous avons remarqué que l'opération a été très bien organisée, notamment si on
la compare à d'autres opérations similaires. Les autorités locales ont fait
appel à toutes les EPIC de la wilaya d'Alger et tous les services concernés,
pour assurer le transport des effets des familles concernées. Même les agents
de NETCOM ont été sollicités, pour ce déménagement. Les éléments de la
protection civile, ceux de Sonelgaz et de SEAAL ainsi que 300 agents de la
direction des Travaux publics (DTP), étaient sur place. Les agents de la DTP
attendaient le départ des 205 familles, pour entamer, juste après, la
démolition des maisons de fortune. «Nous avons reçu des instructions pour tout
raser», nous a affirmé un agent de la DTP. Au niveau du site de relogement à
Tixeraine, des youyous fusaient par moments des appartements nouvellement
occupés par les familles. Les relogés de Diar Echems semblaient tous,
satisfaits que ce soit ceux qui ont bénéficié de F3 ou ceux qui ont été relogés
dans des F2. «J'ai vécu depuis 1962, dans un logement d'une pièce cuisine avec
une famille nombreuse. On dormait à tour de rôle avec mes frères, et ce n?est
pas une blague. J'ai été dans l'obligation d'ériger une maison de fortune dans
la cour, pour loger ma petite famille», nous dira Mohamed qui a bénéficié d'un
logement neuf. Il poursuit «je suis très content d'avoir un logement décent
pour mes enfants, comme le reste du monde, c'est un appartement F3, mais comme
j'étais dans le besoin je le vois comme une grande résidence», a-t-il affirmé
avec joie. Des jeunes qui descendaient d'un bâtiment neuf scandaient haut et
fort «finie la misère de Diar Echems».