Les salles des fêtes privées font, de plus
en plus, légion dans nos villes. Utilisées aujourd'hui le plus souvent pour la
célébration des fêtes de mariage, elles restent très demandées et très
recherchées.
Leur disponibilité perturbe souvent le
calendrier des familles qui sont obligées de décaler ou d'avancer la date du
mariage, voire même refaire les invitations Il est vrai que beaucoup de
familles trouvent leur compte qui, de crainte de voir leurs ameublements se
dégrader en l'espace d'une nuit, préfèrent débourser pour louer une salle et
organiser le mariage du fiston ou de la fillette. Cependant, cette activité
crée souvent le courroux du voisinage. Pour la simple raison que certaines
salles ne sont pas conçues dans les normes d'hygiène et de sécurité. Et, comme
la plupart des ces fêtes de mariages se terminent jusqu'au petit matin, on peut
deviner que ce n'est pas uniquement les gens qui étaient dans la salle qui vont
passer une nuit blanche, parfois le voisinage aussi. Et quand on doit se lever tôt
pour aller au travail, ou qu'on n'a plus l'âge, ni la santé pour résister à
tous ces décibels qui viennent jusqu'aux oreilles pour vous marteler les
tympans, souvent la contestation est au pluriel. Ce cas se produit un peu
partout lorsque la salle des fêtes est tout simplement une grande salle de
séjour aménagée avec des canapés, fauteuils, climatisations? Aujourd'hui, à
Béni-Saf, des citoyens s'opposent à la réalisation d'un tel projet dans leur
quartier. Ils craignent que les bruits des décibels produits par les
instruments de musique ou les baffes géantes utilisées les assourdissent et les
obligent à des nuits blanches. Ils viennent en effet d'adresser une lettre au
maire dans laquelle ils lui font part de leur position estimant que ce genre
d'activité commerciale va nuire à leur bien-être ou encore perturber leur
quotidien. Dans cette lettre, ils rappellent qu'ils ont déjà, par deux fois, en
2008 et en 2009, opté la même démarche à l'encontre de ce projet. Pour D.B, un
de ces citoyens, le souci n'est pas uniquement le bruit de la musique qui
provient de l'intérieur de la salle, mais l'attitude ou le comportement de
certains gens, des jeunes surtout, qui quittent la salle pour aller faire la
fête à l'extérieur de la salle. «Croyez-moi que ce n'est de la fête, mais tout
simplement du tapage nocturne», ajoute notre interlocuteur. Pour en savoir sur
ce sujet, l'avis d'un juriste a été nécessaire : dans ce genre de cas, la loi
en vigueur prévoit l'ouverture d'une enquête de commodo et incommodo. Une
enquête administrative préalable à une déclaration d'utilité publique ou à une
autorisation administrative d'établissement. Sa finalité est de rechercher les
avantages ou les inconvénients pour le public que peut entraîner telle
opération. La procédure prévoit un sondage auprès du voisinage. Et, si réserves
s'ensuivent, le demandeur devra se conformer aux règles d'hygiène et de
sécurité. Ici, la salle doit comportée des murs à double cloison ou des murs
revêtus d'anti-sons ou encore en plus des issues de secours et la présence de
moyens de lutte contre les incendies ou autres. L'enquête est ordonnée par
arrêté communal, elle se déroule sur le site en plus d'un affichage sur les
lieux publics et sur ceux du voisinage. Autrefois, c'était le garde-champêtre
qui était chargé d'informer le voisinage. L'enquête est renouvelable quant la
précédente s'avère infructueuse, à condition que des améliorations aient été
apportées. Enfin, dire que ces salles, qu'elles fassent du bruit ou pas,
coûtent aux familles, les yeux de la tête. Pour les moins fortunées, elles se
contentent des terrasses d'immeubles. Ouille!