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Trois condamnations pour trafic de drogue

par H. Saaïdia

Une autre affaire de trafic de drogue était, hier, au menu du tribunal criminel d'Oran. En raison du caractère de «réseau criminel structuré» que revêt ce dossier, l'instruction judiciaire a été confiée au Pôle spécialisé régional après que la Cour de Tlemcen, territorialement compétente, en ait été dessaisie. En effet, le mode opératoire «professionnel» de ce groupe, sa structure composée de ramifications à grande échelle, la «notoriété» de ses membres dans le trafic et de la contrebande? autant d'éléments qui ont valu à cette affaire une qualification pénale de «trafic et importation de drogue par une organisation criminelle». Le démantèlement de ce groupe, ou plutôt son noyau puisque plusieurs membres identifiés demeurent en fuite, remonte à janvier 2009. Il a été le fruit d'une infiltration, technique assez récurrente depuis quelques années dans les opérations des services antistupéfiants algériens. En effet, comme noté dans l'arrêt de renvoi, c'est suite à un piège tendu par les services de sécurité par le truchement d'un agent infiltré que deux éléments du réseau, les principaux accusés Ch.S. et B.F, sont tombés dans les filets, le 25 janvier 2009. Ce jour-là, Ch.S. et B.F. sont venus, comme prévu, récupérer un colis? dans un dépotoir sauvage situé à Ouled Charef, à quelques encablures de la ville de Maghnia. L'idée de jeter ce paquet de drogue, d'une quantité de 10 kg, dans un amas d'ordures, loin des regards, visait naturellement à faire diversion. La mission de Ch.S. et B.F. consistait donc, selon les enquêteurs, à récupérer la drogue d'un point A et à la remettre à un autre pourvoyeur, à un point B. Au cours du trajet, à hauteur d'une station-service, les deux hommes sont arrêtés en flagrant délit, selon les faits consignés dans l'accusation. Leur fournisseur, un baron répondant aux initiales de M.L. alias El-Yamani, le relais direct entre ce réseau «national» et ses partenaires de l'autre côté de la frontière, est depuis activement recherché. Les investigations ont dévoilé que plusieurs opérations, quasi similaires, sont à l'actif de cette bande. Le représentant du ministère public a requis la réclusion à perpétuité contre Ch.S. et B.F. La défense a basé sa plaidoirie sur ce qu'elle a qualifié de «délit provoqué», estimant que ses clients sont «victimes d'une machination ourdie par l'agent infiltré». A l'issue des délibérations, Ch. S. a été condamné à 20 ans de prison et B.F à 7 ans. L'accusé en fuite, surnommé «El Yamani», a été, quant à lui, condamné à la perpétuité par contumace.