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Dans une sortie, plus ou moins inhabituelle, les insuffisants rénaux,
plus particulièrement les hémodialysés de la wilaya d'Annaba, ont saisi la
semaine écoulée, la commission médicale de l'Assemblée populaire nationale pour
susciter une interpellation du gouvernement pour que leur situation puisse
faire l'objet d'une réelle et radicale prise en charge. L'interpellation du
gouvernement se traduit en d'autres termes par une généralisation des greffes
rénales qui se font actuellement de manière très timide dans de rares
établissements hospitaliers, au centre et à l'ouest du pays. Un membre de la
fédération a décrit cette sortie comme étant un prélude à une action de
sensibilisation des autorités publiques autour de la spécificité de cette
maladie, considérée comme lourde et sans issue, génératrice de grandes souffrances
endurées quotidiennement par les insuffisants rénaux dont le nombre ne cesse de
connaître des ascensions inquiétantes, face aux moyens qui deviennent
insuffisants par rapport aux exigences de la maladie. «Etre insuffisant rénal,
suppose automatiquement une condamnation à vie à être cloué sur une machine,
des heures durant, à raison de deux fois par semaine, en plus des analyses
perpétuelles, faites en moyenne tous les deux mois. Certaines ne sont que
partiellement remboursables, si l'on met en compte l'aspect moyen financier.»
nous a dit, hier, le délégué aux malades M. Messasset membre de la fédération
des hémodialysés. Une fédération qui compte, selon lui, plus de 12.000 malades
pour l'instant. Notre interlocuteur nous a, également, évoqué la spécificité de
la prise en charge des enfants dialysés qui est loin de répondre à la
satisfaction des patients et de leurs parents. «Nous avons un problème de kits
qui ne sont pas disponibles sur le marché. Il y a aussi un autre problème qui
se pose pour les malades à savoir les actes chirurgicaux pour les fistules.
Opération nécessaire et utile pour le malade, destinée à faire circuler
convenablement le sang dans les veines. Ceux-ci se font à Alger et sont très
chers.» Avait encore souligné M. Messasset. «Il y a deux types de malades: ceux
qui sont pris en charge par l'hôpital pour les non salariés, et ceux pris en
charge par la Caisse de sécurité sociale. Les premiers sont reçus en grand
nombre, ce qui influe négativement sur la qualité et le temps des opérations
d'hémodialyse à cause des faibles moyens.» nous a fait savoir un malade que
nous avons rencontré sur les lieux, à l'hôpital Dhorban d'Annaba. Cette
déclaration nous a conduit au directeur de la Santé, M. Mastouri, qui a
totalement écarté le fait que les malades soient mal pris en charge. «Nous
n'avons enregistré aucune anomalie dans la prise en charge et le suivi des
hémodialysés. L'hôpital n'a jamais lésiné sur les moyens pour la prise en
charge de cette catégorie de malades. D'ailleurs en plus des générateurs dont
dispose actuellement l'hôpital, ces équipements sont renforcés par 12 autres
neufs. Même les bilans des malades sont continuellement et complètement pris en
charge par nos structures spécialisées.» avait souligné le directeur de la
Santé de la wilaya d'Annaba, tout en précisant que ses services effectuent
périodiquement et régulièrement des séries de contrôles au niveau des
différents centres d'hémodialyse, publics et privés. «Nous veillons à ce que
les cahiers de charges soient scrupuleusement respectés. Toute faille est
sévèrement réprimée après une mise en demeure non suivie.» Avait ajouté le
directeur de la Santé, en mettant l'accent sur la présence en permanence de
néphrologues sur les lieux.
Contacté à l'effet d'en savoir plus sur l'activité des cliniques privées, la directrice d'El Ferdaous nous a fait part du rôle important que joue la CNAS dans le soutien et la prise en charge des hémodialysé, en plus d'une assistance administrative bénéfique pour les patients. «Pour notre part, nous disposons de 54 malades traités par 18 générateurs et assistés H24 par deux néphrologues et une équipe médicale supervisée par un médecin chef. En matière de consommables et équipement on est assisté par IMC qui nous supporte, en fonction de nos moyens. Je dis cela parce qu'au point où nous en sommes, la clinique risque de connaître de sérieux problèmes au vu du coût appliqué aujourd'hui. Parfois nous nous trouvions contraints de supporter certaines dépenses impossibles à faire par nos patients et cela influe négativement sur notre budget et par-delà sur les malades.» Nous a indiqué Melle Belbey Rahma. En effet, le même problème est évoqué par les patrons des cliniques que nous avions contactés. Ces derniers ont soulevé le tarif qu'ils appliquent à savoir, 5.600 dinars la séance contre un coût de revient de presque 5.400 DA. «Avec cela nous ne pouvions nous en sortir.» nous ont-t-ils fait savoir. |
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