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Lorsqu'il s'agit de débiter les chiffres et les
«réalisations» pour le besoin de campagnes et d'évènements similaires, aucune
occasion n'est ratée pour annoncer les réussites, les dotations, la modernisation
des hôpitaux, des universités? Et à croire les dires des responsables, nos
hôpitaux seraient parmi les meilleurs, les mieux équipés, les mieux dotés? Tout
comme nos universités qui seraient d'ailleurs parmi les plus? et les plus?
Chaque fois que l'un de ces responsables tombe malade, il ne se précipite pas vers ces hôpitaux qu'ils présentent comme modernes et fiables, mais c'est vers les hôpitaux étrangers qu'il s'en va. Même lorsque cela exige des actes anodins. Nous comprenons parfaitement que nul n'aimerait jouer avec sa santé et que tout le monde aimerait prendre le maximum de précautions avant de se faire opérer. Mais ce que nous ne comprenons pas, c'est pourquoi ces responsables n'ont pas confiance en la médecine de leur pays. D'ailleurs, lorsqu'il s'agit d'inscrire leurs progénitures pour les études supérieures, ils choisissent aussi les universités étrangères. Sont-ils à ce point conscients qu'ils n'ont pas assez accordé d'importance aux choses essentielles comme la santé et l'enseignement ? Ou bien savent-ils assez qu'ils n'ont contribué qu'à la dégradation de ce qui existait avant eux? Quelle que soit la réponse que nous pourrions donner, nous ne saurons assez mettre en valeur la grandeur de la tristesse qui envahit le citoyen lorsqu'il apprend que ses responsables s'en vont se faire retirer une épingle de l'orteil, une vésicule biliaire ou se faire soigner pour un rhume dans un hôpital français, suisse, allemand ou autre! Et il est tout aussi impossible de décrire la peine d'un jeune qui a été obligé de s'inscrire dans un établissement où il doit loger avec six et parfois sept étudiants, et où il doit se débrouiller pour survivre alors qu'il mérite beaucoup mieux. A lui seul, le départ des responsables arabes vers les hôpitaux étrangers est «la» reconnaissance de la faillite de leur mission. C'est l'aveu qu'ils n'ont pas été à la hauteur des attentes de leurs peuples. C'est aussi la preuve de leur échec. Lorsqu'on parle sérieusement - et la santé est trop sérieuse, on est d'accord -, nos gouvernants courent vers d'autres pays, là où les gouvernants ont fait quelque chose, là où gouverner ne se conjugue pas à table entre amis et en famille. C'est leur manière de reconnaître qu'ils n'ont rien fait pour leur pays. Et le problème - parce qu'avec eux il y a toujours problème -, ils le font sans même baisser les yeux. |
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