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C'est devant un public clairsemé que
prendront fin dans la matinée de jeudi dernier à la maison de la culture les
travaux du colloque international initié sous le thème «Sidi Boumediene, une
voie, une œuvre» qui aura duré deux jours. Une clôture qui se déroulera en
l'absence des autorités locales. «C'est un travail d'actualité qui nous donne
la solution métaphorique à la condition humaine dans un monde marqué par la
technicité en quête d'un sens à la vie», devait souligner M. Sari Ali Hikmet
quant à la finalité de ce genre de rencontre. Ce dernier, médecin de son état,
représentant local de l'UNZA, par ailleurs manager de ce colloque, choisira de
parler dans sa communication de la personnalité de Sidi Boumédiene sous un
angle littéraire: «Pour moi, Sidi Boumédiène, en tant que soufi, c'est un
poète». Définie dans ce contexte comme étant une puissance du langage, une
capacité de créer, la poésie traduit un cheminement vers la Lumière, selon lui.
Notons que le Dr Sari est l'auteur du scénario du film «Voyage au coeur des zaouïas d'Algérie» projeté en avant-première en marge des travaux. Son réalisateur, Mrah Abdellatif, gérant d'une boîte de communication, est celui-là même qui fit le portrait de cheikh Ghaffour ainsi que celui de cheikh Larbi Bensari au titre de «Alger, capitale de la culture arabe 2008». La communication «La présence d'Abû Madyan dans l'enseignement d'Ibn Arabi» du Pr Denis Gril d'Aix-en-Provence sera suivie avec un grand intérêt. «Le problème quand on aborde la personnalité d'Abu Madyan est la contradiction relative entre d'un côté le rôle éminent, capital qu'il a joué dans l'émergence d'un soufisme andalou maghrébin, à l'époque almohade, s'affirmant comme tel et étendant son influence dans tout l'Occident musulman mais aussi au Proche-Orient, en Egypte tout particulièrement, et de l'autre le manque relatif d'information sur sa vie et surtout sur son enseignement?», dira-t-il en guise d'entrée en matière. Celle du Dr Zaïm Khenchlaoui, directeur de recherche au CNRAPH (Alger) polarisera également l'attention de l'assistance. Et pour cause. Dans le «Le Wakf de Sidi Boumediène à El Qods», l'orateur fera la genèse de la disparition tragique de «Haret el maghariba» (attenante à Hayt el bouraq dit mur des lamentations) à travers la spoliation des terres agricoles:(40 dolmen, soit 1.000 m²) en 1948 et la destruction des maisons en 1967 (140 habitations abritant 650 personnes)? Il ne manquera pas d'évoquer la mission de l'UNESCO dépêchée en 2007 à El Qods, qui comptait parmi ses membres Mounir Bouchenaki. «Si sur le plan militaire, on a perdu la guerre (avec Israël, n.d.l.r.), on a gagné en revanche une bataille juridique et morale avec ce rapport technique?», conclura-t-il. Le Dr Benbrika Mohamed d'Alger, un expert en soufisme, montrera l'intersection des enseignements des écoles de «Sidi Boumediène et Sidi Abdelkader El Djilani» à travers une intervention axée autour de l'unicité (et la loi), l'éternité (et la pérennité) et l'unité de l'existence. Le Dr Hedhil Maâmar de l'université de Tunis optera pour le thème de «La quête de l'altérité dans la poésie de Sidi Boumediène» qu'il développera à travers trois axes: la clarification, la quête et la conquête. Le Dr Chalane Mohamed Omar, président de l'UNZA, fera l'historique du ribat (architecture et organigramme) dans le cadre de ce qu'il appellera «le soufisme pratique». A noter la participation du Pr Mustapha Cherif, ancien ministre, ex-ambassadeur. Dans sa communication intitulée «La fonction du maître», l'orateur exposera les vertus cardinales de la voie soufie basée sur le scrupule, l'humilité et la droiture avant d'évoquer les trois stations par lesquels passe l'aspirant à Dieu: la soumission, la foi et la magnanimité. L'hôte aurait mis à profit son séjour à Tlemcen pour visiter à titre privé le mausolée de son ancêtre Sidi Kheladi (disciple de Sidi Benyoucef, saint patron de Miliana) se trouvant au sein même de la résidence du wali au quartier El Fekharine. «On devrait réhabiliter le m'qam», nous dira-t-il en aparté. Quant à l'épitaphe qui se serait déposée au musée de Tlemcen, il suggère qu'on en fasse une réplique? Parmi les invités de marque (VIP), citons cheikh Abdelatif Belkaïd de la zaouïa éponyme d'Oran (qui aura droit à un sonore exclusif de la station de télévision régionale), Taleb Bendiab Choaïb, ancien ambassadeur, M. Bensenane, ex-wali, membre de la fondation Emir Abdelkader, outre le Dr Mamoun Hamdaoui (communicant), directeur du Centre culturel islamique d'Alger... Notons l'absence de cheikh Ghaffour. Il faut mentionner que le colloque péchait par un escamotage de la plage réservée au débat (censure ?), une carence en matière de «communication» (absence de traduction par rapport aux cheikhs monolingues), une utilisation parcimonieuse, parfois défaillante des NTIC (data show) et une distribution inéquitable du temps imparti aux communications. En outre, les présidents de séances sollicitaient à chaque fois les communicants de bien vouloir laisser une copie du document pour une éventuelle publication des actes (inscrite dans la classique liste des recommandations). Il convient d'indiquer qu'en l'absence du wali, c'est le SG de la wilaya, M. Boucif Bouqorra, qui présidera avec un retard de 2h sur le programme la cérémonie d'ouverture du colloque parrainé par le wali. |
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