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Grève de l'Education: Les enseignants campent sur leurs positions

par Sofiane M.

Le mouvement de grève d'une semaine reconductible, initié la semaine dernière, par les deux syndicats autonomes de l'Education nationale, Cnapest et Unpef, prend une ampleur insoupçonnée. La contestation qui est restée depuis le début de l'année scolaire à l'intérieur des écoles est en train de déborder dans la rue. L'explosion de colère des élèves de Terminales qui sont descendus dans les rues de la capitale et des grandes villes du pays, pour crier leur ras-le-bol est un signe avant-coureur à prendre au sérieux. Le bras de fer entre le ministère et les deux syndicats autonomes ne devra pas déboucher forcément sur un «happy end». La situation semble hors de contrôle. Hier la grève s'est poursuivie dans les établissements scolaires sur fond de tension après la décision de la tutelle de recourir aux ponctions sur salaires pour dissuader les grévistes. «Une circulaire ministérielle a été adressée aux directeurs des établissements scolaires pour procéder à des ponctions sur salaires. Cette nouvelle tentative d'intimidation ne pourra jamais venir à bout de notre détermination», lance ce syndicaliste de l'Unpef. La grève semblait s'installer, hier, dans les établissements scolaires. Les syndicalistes apparaissaient déterminés à poursuivre ce débrayage jusqu'à la concrétisation de toutes leurs revendications. Ils demeurent intraitables sur l'indissociabilité des dossiers étudiés en commission mixte (régime indemnitaire, médecine du travail et œuvres sociales). Les syndicalistes conditionnent le gel de leur action par la concrétisation des deux autres revendications, à savoir celle des œuvres sociales ainsi que la médecine du travail. Ils réclament l'ouverture, dès le mois de septembre prochain, de services de médecine du travail et la conclusion d'accords avec les établissements hospitaliers pour une prise en charge du personnel enseignant. Pour ce qui est des Oeuvres sociales, ils veulent la mise sur pied d'un organe indépendant de l'administration ministérielle et des syndicats pour les gérer. Revenant sur la revalorisation du régime indemnitaire, les syndicalistes grévistes ont exprimé leur insatisfaction totale tout en accusant la tutelle d'avoir «gonflé» les dernières hausses de salaires. Cette position des deux syndicats autonomes est relativement partagée par l'ensemble du personnel enseignant. Le coordinateur régional ouest du Snapest, dont le syndicat a pourtant gelé la grève au lendemain de l'annonce de la revalorisation du régime indemnitaire, parle de «demi-satisfaction». Il affirme : «la tutelle devra encore faire des efforts pour la revalorisation des salaires des enseignants, puisque les dernières hausses ne concernaient que certaines primes». Le mouvement de contestation lancé par les deux syndicats autonomes, Cnapest et Unpef, pourrait ainsi fédérer, dans les prochains jours, tous les «déçus» des dernières hausses des salaires. Cette progression de la contestation parmi les enseignants inquiète profondément les parents d'élèves qui redoutent les répercussions de ce bras de fer sur la scolarité de leurs enfants.