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Oran :
Ils ravitaillaient des groupes terroristes: Un homme et sa femme condamnés à la prison ferme
par H. Saaïdia ![]() Deux terroristes, un homme et sa femme, ont été jugés hier par le
tribunal criminel d'Oran et condamnés à 4 ans et 1 an d'emprisonnement
respectivement. Ce couple, répondant aux initiales de A.A. pour l'homme et A.D.
pour la femme, comparaissait sous les chefs d'accusation de «participation dans
un groupe terroriste en connaissance de ses objectifs et ses activités,
apologie et soutien à groupe terroriste en connaissance de cause». Ce dossier a
été instruit au niveau du Pôle spécialisé. L'arrestation des deux mis en cause
a été opérée grâce aux aveux d'un terroriste repenti, un certain Abdelhak qui
activait au sein d'un corpuscule sévissant dans la région de Tlemcen, sous l'étendard
du GSPC, alors dirigé par l'émir alias El-Moundir, abattu par les forces de
l'ordre lors d'un accrochage près de la localité de Aïn El-Kbira (wilaya de
Ghazaouet). Ce terroriste, qui s'est rendu, a en effet donné aux services de
sécurité des renseignements sur deux individus vêtus de «djilbabs» (tchadors)
noirs, qui venaient souvent à leurs maquis nichés dans la région forestière de
Lala Setti (Tlemcen), à bord d'une Renault 4, pour l'approvisionnement du
groupe terroriste en denrées alimentaires et autres articles vestimentaires et
de literie. Grâce au numéro d'immatriculation du véhicule donné par Abdelhak,
les deux ravitailleurs de terroristes ont été identifiés et arrêtés par les
services de la sécurité militaire, le 11 septembre 2008. Il s'agit d'un
artisan-bijoutier et sa femme, résidant à Remchi (Tlemcen). La perquisition de
leur domicile a permis aux enquêteurs de découvrir un lot important de produits
alimentaires. Lors de leur interrogatoire par les services de sécurité, A.A.
avait reconnu que sa mission consistait en la fourniture en vivres et couvert
pour la cellule d'El-Moundir, dont il était au fait de l'activité et même des
actions. Sa femme, elle, a reconnu s'être rendue avec son mari deux fois à bord
de la R-4 pour la livraison de vivre à certains, mais elle a souligné qu'elle
ignorait complètement que la marchandise était destinée à des terroristes. Elle
a soutenu qu'elle n'a fait qu'obéir aux ordres de son époux qui lui a demandé,
au deuxième déplacement, de ramener deux tchadors sans lui en donner des
explications, selon ses dires. Ces «tchadors» servaient de déguisement au
ravitailleur et sa femme pour éviter d'être reconnus par telle ou telle
personne une fois arrivés au QG du groupe terroriste. Le petit enfant que la
femme gardait affectueusement dans son giron tout au long du trajet menant à la
garigue de Lala Setti, lui servait comme une «diversion» pour détourner
l'attention des gendarmes au barrage. Hier au procès, A.A. s'est ravisé,
partiellement, par rapport à ses dépositions devant la police judiciaire et
devant le juge d'instruction, arguant que «les aveux consignés dans les P.-V.
m'ont été arrachés». Le représentant du ministère public a requis 20 ans de
réclusion contre le fournisseur et apologiste d'une organisation terroriste
armée, 8 ans fermes contre sa femme. Verdict: 4 ans de prison pour l'homme, un
an pour la femme.
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