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« Nous voulons montrer que quand on n'est pas là, la France ne marche pas
!», Nadir Dendoune un des organisateurs de la journée sans immigrés.
«Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes». Il a suffit que Brice Hortefeux, lors de l'université d'été des jeunes UMP en septembre dernier, prononce ces phrases en parlant des immigrés, pour que la goutte d'eau fasse déborder le vase. Peggy Derder, professeur d'histoire géographie, Nadir Dendoune et Nadia Lamarkbi, journalistes, ont alors décidé «de faire quelque chose». C'est ainsi qu'est née la «journée sans immigrés». Une journée sans immigrés est une initiative inspirée des Etats-Unis. En mai 2006, les Américains d'origine hispanique avaient décidé de ne pas travailler et de ne pas consommer durant 24h. Cette opération coup de poing sera transposée à la France lundi 1er mars. «C'est une journée imaginée comme une journée morte où des pans entiers de l'économie française seraient bloqués par le fait que les immigrés et enfants d'immigrés ne se rendront pas au travail et ne consommeront pas ce jour-là. Les médecins dans les hôpitaux parisiens ou dans les grandes villes de province, les professeurs, les infirmières, les nounous, les femmes de ménage, tous les secteurs économiques et tous les empois sont concernés», affirme Peggy Derder, interrogée par BFM télé. «Nous voulons faire comprendre que l'immigré n'est pas seulement celui qui touche les allocations familiales et autres aides sociales mais aussi et le plus souvent celui qui participe à la vie économique de la cité. Le mot immigré en France aujourd'hui est presque synonyme d'insulte», ajoute Nadir Dendoune. La seule revendication de la journée du 1er mars est la dignité. Bon nombre d'associations françaises de soutien aux immigrés et étrangers (tels que la Cimade, le Réseau Education sans frontières, l'Association des travailleurs maghrébins en France) ont choisi de soutenir cette journée. Le président de la république française n'a pas été oublié. En tant que fils d'immigré, Nicolas Sarkozy a également été invité par le collectif à ne pas aller «bosser» le 1er mars. La trésorière du collectif, Soraya Benyadère, nous assure que cette journée sans précédent sera un grand succès. Espérons qu'il ne s'agisse pas d'une utopie. On connaît la discrétion des travailleurs étrangers de la première génération. Qu'ils soient venus du Portugal, du Maghreb, d'Afrique noire ou de Chine, leur devise est plutôt «de ne pas se faire remarquer». Le collectif «une journée sans immigrés» parviendra-t-il à le convaincre du bien-fondé de leur action ? Réponse lundi. |
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