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«Pourquoi il y a chaque jour des boulangerie qui ferment et cessent toute
activité ?
C'est parce que ceux-ci, ainsi que les pâtissiers, travaillent à perte et n'arrivent plus à faire face à l'augmentation infernale des prix des produits entrant dans la fabrication du pain. La farine, l'huile, le sucre, la levure, les améliorants, l'électricité, le gaz et les impôts ne cessent d'augmenter alors que le prix du pain n'a pas varié depuis 16 ans. Nous ne demandons pas l'augmentation du prix de la baguette, mais la révision des prix des charges qui sont du domaine de l'Etat. Sans cela, la cascade des fermetures des boulangeries ne s'arrêtera pas et elles seront suivies par celles des pâtisseries et, dans cette situation, nous serons bientôt obligés d'importer notre pain quotidien alors que le prix des gâteaux ne sera plus à la portée du consommateur ». Ces observations et commentaires amers sont ceux de nombreux boulangers et pâtissiers de la wilaya de Constantine qui se sont réunis en conclave avant-hier au siège du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Au nombre de 8O patrons boulangers, et en présence d'un membre du bureau national du syndicat des boulangers, en l'occurrence M. Dekkouche, ils s'étaient réunis avec les membres de l'UGCAA pour examiner, « une fois encore, disent-ils, la situation de leurs commerces qui leur semble intenable à l'heure actuelle, et se concerter sur la possibilité de déclencher une grève générale dans le cas où leurs revendications n'aboutiront pas». «En plus de l'augmentation constante des produits de base, la mise en application de la loi 09-03 du 27 février 2009 relative à la protection du consommateur et la répression des fraudes, a rendu la situation des boulangers et pâtissiers très difficile, explique M. Amar Boutamine, secrétaire général du bureau de wilaya de l'UGCAA de Constantine. Ces commerçants sont continuellement harcelés par les services de contrôle et de l'hygiène, alors qu'à côté de leurs établissements, sur le trottoir et dans les épiceries, on vend le pain sans contrôle aucun. Ils exigent que ces pratiques anormales cessent. C'est pour toutes ces raisons qu'ils commencent à perdre patience car leur difficile situation perdure ». Tout en soulignant que le problème est national, ce responsable syndical a évoqué l'exemple récent des boulangers d'Oran qui ont voulu déclencher une grève la semaine dernière mais ont été convaincus par l'UGCAA de temporiser. « En principe, l'UGCAA est opposée à la grève, ajoute ce responsable, car nous pensons qu'il faut d'abord relancer les autorités compétentes, en particulier le ministère du Commerce, dans le but d'apporter des solutions aux problèmes que vivent les commerçants en général, et mener des concertations au niveau national avant de prendre une telle décision ». Pour sa part, M. Bouguerne, secrétaire de wilaya du syndicat des boulangers, demande à l'UGCAA locale de relancer la direction du commerce et d'informer le wali. Ce dernier n'a pas caché « que la situation demeure tendue dans son secteur, et a indiqué que les boulangers et les pâtissiers de la wilaya se sont fixé rendez-vous pour le 10 mars prochain afin de prendre une décision finale concernant une grève éventuelle». |
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