Le Cnapest et l'Unpef sont décidés à aller jusqu'au bout de leurs
revendications et de poursuivre leur grève d'une semaine reconductible, entamée
le 24 février dernier.
Ils justifient le maintien de leur mouvement de protestation par «le
silence de la tutelle». Les deux syndicats autonomes n'en démordent pas. Ils
persistent dans leur position. Selon Nouar Larbi, coordinateur du Cnapest que
nous avons contacté par téléphone, hier, «aucun écho n'est parvenu du côté du
ministère de l'Education. Nous n'avons reçu aucune réponse mais nous avons
appris qu'un questionnaire est en train de circuler dans les écoles pour
demander aux enseignants ce qu'ils pensent des augmentations et pourquoi ils
les refusent», nous a-t-il révélé. En ajoutant, «on ne sait pas à quoi riment
ces tergiversations mais nous ne reprendrons pas les cours avant de voir nos
revendications concrétisées. Il y a de la mauvaise foi de la part du ministre
car nous avons constaté que ce que nous avions discuté dans le cadre des
commissions n'a pas été pris en compte». Notre interlocuteur a estimé que «la
balle est dans le camp de Benbouzid, s'il ne veut pas hypothéquer l'année
scolaire». Et d'enchaîner: «nous l'avons dit à maintes reprises. Nous avons
joué le jeu en espérant que la tutelle prenne réellement en charge nos
doléances. Nous avons émis des propositions mais nous avons remarqué qu'elles
n'ont pas été prises en considération». Le responsable syndical parle de «pressions
exercées sur les contractuels ». «Nous avons reçu des plaintes de la part des
contractuels qui affirment subir des intimidations de la part des directeurs
d'écoles et des administrateurs qui leur ont signifié de reprendre les cours
sinon ils seront virés sans ménagement ». Et de constater «pour nous, ce genre
de pratiques est inadmissible!». Le coordinateur du Cnapest ajoute que «le
ministre se demande ce que nous voulons alors qu'il le sait très bien. Nous
voulons qu'il tienne ses engagements suite aux négociations amorcées après la
grève de trois semaines du mois de novembre dernier. Parmi lesquels figurent
entre autre la revalorisation du régime indemnitaire tel que discuté au sein
des commissions, l'annulation de l'arrêté ministériel 94/158 relatif à la
gestion des œuvres sociales qui est injustement l'apanage de l'UGTA ainsi que
le premier dossier de la médecine du travail». A ce sujet, notre interlocuteur
soutient que «ce dossier est finalisé depuis plus d'un mois. Nous avons établi
un rapport qui attend la signature du ministre qui en a la prérogative. Il est
clairement stipulé dans ce rapport que la gestion des œuvres sociales revient
aux travailleurs de l'Education qui seront élus par la base et que les
syndicats autonomes agréés auront un droit de contrôle sur le fonds qui s'élève
à des milliards de dinars». Et de dénoncer: «on continue à nous mener en bateau
sur ces dossiers comme c'est le cas pour le régime indemnitaire, nous n'avons
eu que des miettes. Nous resterons mobilisés». Pour rappel, les deux syndicats
qui observent la grève ont dénoncé «une manipulation de l'opinion publique en
publiant des augmentations des salaires des enseignants en les gonflant pour
qu'elles paraissent mirobolantes». Ils affirment que «la tutelle a délibérément
plafonné ces hausses des salaires en intégrant la prime de rendement (PRI)
estimée à 40% dans l'augmentation globale des salaires». «Les majorations,
ont-ils indiqué pouvant atteindre les 10.000 dinars pour un enseignant du
secondaire, annoncées par la tutelle, ne seraient, finalement, que de la poudre
aux yeux». «Les vraies hausses des salaires ne dépasseront pas les 4.800 dinars
au maximum pour un professeur du secondaire » ont-ils fait savoir après avoir
analysé les nouvelles fiches de paie.