C'est une scène à la «Hitchcock», pleine de suspens et de
rebondissements, que celle vécue, jeudi, par le personnel de la direction
générale de la société STH, dont le siège se trouve à Es-Seddikia. Ce dernier a
été pris d'assaut, dans la matinée de jeudi, par une foule de citoyens. Motif
de leur présence simultanée à la DG de la Société d'exploitation et de gestion
des terminaux marins à hydrocarbures (filiale du groupe Sonatrach), ils sont
tous venus en réponse à une convocation qui leur a été adressée par
l'administration de STH, dans le cadre d'un recrutement, selon les explications
qu'ils ont données aux services de STH. De quoi laisser immobile de surprise
tout le monde dans le bloc administratif, pour la simple et bonne raison qu'il
n'y avait aucune opération de recrutement sur l'agenda de la société.
L'histoire de la convocation ? Tous les candidats à un emploi au sein de la
filiale de Sonatrach présents sur place, dont le nombre a atteint les 25,
étaient munis d'une convocation pour se présenter «dans le cadre des démarches
d'usage précédant le recrutement», selon les «postulants». Un simple coup d'œil
sur ces fameuses convocations a permis aux gestionnaires de la STH de démasquer
le faux. Il s'agissait de convocations falsifiées, avec des signatures imitées,
frappées du cachet de la société. Les 25 personnes «convoquées» ont unanimement
affirmé que c'était un agent de sécurité de la STH qui était à l'origine de
toute cette histoire.
C'était lui qui leur a promis un
emploi, contre une somme d'argent variant entre 6 et 15 millions de centimes
par personne, et c'était lui également qui leur a remis ces fausses
convocations. Le mis en cause, qui travaille effectivement comme agent de
sécurité à la DG de la STH, sera identifié par l'ensemble des personnes
convoquées. Alertés, les services de sécurité se sont déplacés aussitôt sur les
lieux et ont procédé à l'arrestation de l'agent de sécurité mis en cause et des
25 personnes en possession de convocations falsifiées. Outre les griefs de
«faux et usage de faux», «escroquerie» et/ou «corruption» qui lui sont
reprochés, l'agent de sécurité s'est rendu coupable d'une autre infraction
grave «émission d'un chèque sans provision». Apparemment sous la pression
grandissante des solliciteurs d'un travail à la STH, irrités par les tergiversations
et les faux-fuyants de celui qu'ils avaient payés rubis sur ongle, l'agent de
sécurité a remis à certains d'entre eux des chèques sans provision pour les
faire patienter. Bien mal lui en a pris, parce que cet acte ne ferait que
compliquer sa situation devant le procureur de la République près le tribunal
d'Oran, devant lequel il sera déféré demain au plus tard. Une enquête
préliminaire a été, en tout cas, ouverte par les services de sécurité pour
faire toute la lumière sur cette affaire, et ce, en attendant le déclenchement
d'une probable information judiciaire.