Après la réaction de la fédération du BTPH, affiliée à la confédération
algérienne du patronat (CAP) concernant le projet de loi relatif à
l'organisation du secteur de la promotion immobilière, le qualifiant de
«procédures abusives», l'Union nationale des promoteurs immobiliers (UNPI) qui
a tenu une assemblée générale jeudi à Alger vient de demander officiellement de
«participer à l'enrichissement du texte en cours d'élaboration». Pour son
président, Larbi Chemam, «la mise en place d'un cadre juridique régissant le
secteur et l'activité de la promotion immobilière ne peut pas se faire sans la
concertation et la participation des promoteurs immobiliers eux-mêmes». Et de préciser
qu'il était « plus qu'indispensable de prévoir une loi pour régir un secteur de
l'importance de la promotion immobilière et qu'il suffisait seulement de faire
participer les professionnels qui exercent cette activité». Faisant un état des
lieux du secteur, le président de l'UNPI a évoqué qu'il connaît de nombreux
problèmes comme le manque de matériaux de construction, de main-d'œuvre
qualifiée et de foncier. Il s'est engagé toutefois à préserver les droits des
souscripteurs de la formule de la vente sur plan et augmenter la réalisation de
logements dans le but de réduire les prix de l'immobilier en Algérie. Ceci,
selon lui, n'est réalisable qu'à travers la mise à la disposition des
promoteurs immobiliers de plus d'assiettes foncières viabilisées afin d'augmenter
l'offre en matière de logements.
M. Chemam a rappelé que pour la
seule formule des logements sociaux participatifs (LSP), confiée notamment aux
promoteurs immobiliers privés, quelque 280.000 unités ont été réalisées dans le
cadre du programme quinquennal 2005-2009. Pour rappel, l'annonce de nouveaux
textes de loi et cadres organisationnels dans le secteur de la promotion
immobilière, a été faite par Noureddine Moussa, le ministre de l'Habitat, de la
Construction et de l'Urbanisme lors de l'assemblée générale du Fonds de
garantie de la promotion immobilière (FGCMPI) en précisant qu'un débat élargi
est prévu pour la réorganisation du secteur de la promotion immobilière en
Algérie et la révision des garanties données tant au profit des demandeurs de
logements promotionnels que des promoteurs immobiliers afin de donner une
nouvelle impulsion au secteur. Le ministre avait indiqué que «ces textes de loi
et cadres organisationnels seraient les plus performants pour régir l'activité
de la promotion immobilière, et ce, dans le cadre d'ateliers de travail qui
auront la charge d'évaluer les textes et cadres actuels qui régissent le
secteur». Enfin il est à noter que la promotion immobilière en Algérie a connu,
ces dernières années, un progrès considérable à travers les facilités accordées
aux demandeurs des différentes formules de logement et que le budget du secteur
de l'habitat estimé à 132 milliards DA en 2006 est passé à 165 milliards de DA
en 2009 et la part réservée au LSP a atteint son plus haut niveau. Mais force
est de reconnaître que le développement du LSP s'est fait dans l'anarchie et
souvent en l'absence du contrôle de l'Etat qui pourtant assure, à travers la
caisse nationale du logement et les domaines, le financement de plus de la
moitié du coût du logement, via des aides directes et indirectes. Par
conséquent, les pouvoirs publics sont déterminés à mieux réguler l'activité du
secteur régie par des textes obsolètes et datant de 1993 (décret 03-93).