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La nouvelle est tombée tel un couperet. Le patron de la police, Ali
Tounsi, est mort jeudi matin dans son bureau. Les plus folles rumeurs ont
circulé durant toute la journée.
Le directeur général de la sûreté nationale a été assassiné par balles par son propre «collègue», un haut cadre de la police, chef de l'unité de surveillance aérienne de la sûreté nationale qui a retourné par la suite son arme contre lui en se blessant grièvement, selon la version officielle. Personne, au sein même de l'institution policière, ne pouvait expliquer ce geste qui a coûté la vie au patron de la police. Ce dernier était pourtant, d'après des témoignages, lié par une amitié de très longue date avec le chef de l'unité de surveillance aérienne, un service créé par Ali Tounsi qui a choisi personnellement de mettre à sa tête celui qui mettra fin à sa vie dans des circonstances tragiques. A ce sujet, seule l'enquête engagée par les services de sécurité concernés va déterminer les circonstances exactes de cet assassinat. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales souligne, quelques heures après les faits, que l'auteur du crime était «apparemment pris d'une crise de démence». «Le décès de M. Tounsi, directeur général de la sûreté nationale, est survenu lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et a blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement et a été transféré à l'hôpital», précise le ministère de l'Intérieur qui rappelle le parcours du défunt tout en lui rendant hommage. La dépouille de Ali Tounsi a été déposée hier au niveau de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf à El-Biar, sur les hauteurs d'Alger. Le corps est arrivé après dix heures du matin à bord d'une ambulance et était accompagné par Nouredine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat chargé de la Communication auprès du Premier ministre, ainsi que plusieurs hauts responsables de la DGSN. Plusieurs diplomates de pays étrangers se sont rendus également à l'école de police pour rendre un dernier hommage à l'ex-patron de la police dont la dépouille a été recouverte de l'emblème national. Après la prière du vendredi, le cortège funèbre s'est dirigé vers le cimetière El-Alia, dans la commune de Mohammadia, à l'Est de la capitale. Une foule immense attendait à l'intérieur du cimetière pour accompagner le défunt à sa dernière demeure. Avant l'arrivée du cortège funèbre, c'est un véritable ballet de responsables, de personnalités politiques, d'artistes, d'avocats, de syndicalistes, qui a déferlé sur le cimetière. On citera notamment le chef d'état-major de l'armée Gaïd Salah, le ministre délégué auprès du ministère de la Défense Abdelmalek Guenaïzia, le ministre de la Justice Tayeb Belaïz, le ministre de la Santé Saïd Brakat, le ministre de l'Agriculture Benaïssa, le ministre des Finances Karim Djoudi, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, le secrétaire général de l'UGTA Sidi Saïd, Khaled Nezzar qui était en compagnie du général Touati, Mouloud Hamrouche, Reda Malek, le frère du président de la République Saïd Bouteflika ainsi que plusieurs walis. On remarquera également la présence de plusieurs familles victimes du terrorisme, notamment des femmes victimes qui ont accédé au cimetière pour rendre hommage au défunt patron de la police. Il était 14 heures passées de quelques minutes lorsque le Premier ministre Ahmed Ouyahia est arrivé en compagnie du ministre de l'Intérieur Nouredine Yazid Zerhouni. La « mine » défaite et visiblement très affectés par la disparition de Ali Tounsi, les deux responsables ne feront aucune déclaration à la presse. L'oraison funèbre a été lue par un commissaire divisionnaire de la DGSN qui a rappelé les qualités du défunt et le travail qu'il avait engagé depuis plus de 15 années pour la modernisation de la police et l'instauration de l'Etat de droit. Ali Tounsi a été inhumé dans le carré des martyrs. |
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