
Considérée à juste titre comme wilaya
agricole, Blida est en train de perdre beaucoup de ses potentialités pour cause
de béton d'un côté, et de manque de moyen d'irrigation de l'autre. C'est ce qui
a amené l'APW à se pencher sur ce problème avec la ferme intention d'y pallier,
du moins dans une certaine mesure. Ainsi, la wilaya de Blida dispose de 56.740
ha de terres destinées à l'agriculture dont plus de 50 % en irrigué, soit 29.000
ha, dont 70 % sont constitués d'arbres fruitiers, en majorité des agrumes,
c'est-à-dire qui ont un besoin important en eau. Pourtant, d'après le directeur
de l'Agriculture, sur ces 29.000 ha seuls 30% sont irrigués par les eaux de
surface alors que plus de 60 % le sont à partir de puits et ceci est anormal.
La législation interdit actuellement le forage de nouveaux puits et n'autorise
que la réhabilitation des anciens, ce qui pénalise lourdement les fellahs qui
ne peuvent ni irriguer leurs arbres à partir des eaux superficielles ni forer
de nouveaux puits, ce qui d'ailleurs ne servirait pas à grand-chose surtout que
la nappe voit son niveau baisser régulièrement depuis quelques années. En
outre, après la création des EAC, les anciens domaines ont été dépecés et alors
que deux puits suffisaient pour irriguer toutes les terres environnantes,
certaines EAC qui avaient le puits dans leurs terres ne permettent plus à leurs
voisines d'utiliser ces eaux, ce qui oblige les autres à délaisser leurs
terres, à les ?louer' ou à forer des puits de manière illicite. D'ailleurs, il
y aurait plus de 2.000 puits illégaux à travers la wilaya de Blida. En plus de
tous ces problèmes, la déviation de l'Oued Hammam Mélouane, qui alimente
désormais le barrage de Douéra, pénalise les fellahs qui irriguaient leurs
terres à partir de ces eaux et qui ne leur suffisent plus actuellement. A
Chébli, ce sont les forages effectués pour l'alimentation de la capitale en eau
potable qui ont fait diminuer le débit des puits des agriculteurs, surtout ceux
qui ont des arbres fruitiers et qui nécessitent une irrigation en continu.
Toutes ces contraintes et bien d'autres concernant le monde de l'agriculture
dans sa composante hydraulique (la plus importante de toutes) qui ont donc été
étudiées au cours de la journée de mercredi par la commission compétente et qui
feront l'objet de recommandations qui seront faites au cours de la prochaine
session de l'APW.